Live Report THE SISTERS OF MERCY + DIVINE SHADE – 13/05/2025 – La Carrière – Saint-Herblain

Elise Diederich, photographe et chroniqueuse, fait le point sur le concert de Sisters of Mercy et Divine Shade à La Carrière.
Ce mardi 13 mai est un jour de premières fois pour moi : premier concert à La Carrière, première mission pour Metal Rock Magazine… Et, last but not least, toute première fois que je vais voir en live un de mes groupes phares et ce depuis l’adolescence : SISTERS OF MERCY. J’ai entendu quelques échos comme quoi ce n’était pas forcément terrible en live, il n’empêche que je suis bien curieuse de me faire mon propre avis.
Divine Shade
La première partie, à 20h, est assurée par DIVINE SHADE, un groupe français défini comme « à géométrie variable » et dont le seul membre fixe semble être le chanteur-claviériste. Il est accompagné ce soir d’un guitariste. Le duo opère dans un registre oscillant entre dark wave, electro et cold wave, avec des titres en anglais ou en français. Ayant découvert et beaucoup aimé l’EP « Fragments Vol. 1 » assez récemment, je suis ravie que ce projet ouvre pour SISTERS OF MERCY. Le set a commencé par mon titre favori, « Hate and Oblivion », et plusieurs autres titres de l’EP tels que « Ruines et Cendres » et « Oublier » ont également été interprétés.
La prestation est plutôt réussie, le son n’est pas mauvais, mais les deux musiciens semblent un peu perdus sur cette grande scène, noyés avec leur petit backdrop derrière, très mal éclairés. Groupe chouette, mais pas trop mis en valeur par cette configuration. À découvrir néanmoins si vous ne connaissez pas !
Pendant la première partie, puis le changement de plateau, La Carrière s’est bien remplie. Les spectateurs qui buvaient un verre et fumaient une cigarette sur la terrasse, en contemplant les reflets du soleil sur le lac, sont rentrés pour le clou du spectacle. 21H05 : il y a un frémissement dans l’audience lorsque démarre un sample… Qui va s’avérer très long, narratif et dramatique. Pendant 10 minutes le reste de l’attente du coup de feu se fait dans une ambiance très jeu vidéo ou film, mi-Prince of Persia mi-Indiana Jones, c’est plus comique que solennel. Et à 21h15, les musiciens arrivent et entament le show avec « Jeep / DET », et enchaînent avec « Don’t drive on ice ».
Ce n’est rien de dire que le line-up de SISTERS OF MERCY a ENORMEMENT changé depuis les débuts du groupe, qui ne comporte plus à présent qu’un seul des membres d’origine, le chanteur Andrew Eldritch. Il est accompagné de deux guitaristes, Ben Christo et Kai (membre et fondateur du groupe ESPRIT D’AIR) et d’un membre de session préposé aux samples, qui curieusement est beaucoup plus éclairé que les musiciens et ce sera le cas pendant tout le show. Je suis surprise par l’absence de batterie et de basse et malheureusement, cela va être un souci tout le long du concert, du moins à mon sens.
La setlist enquille les tubes, tels que « Ribbons », « Dominion / Mother Russia », « Temple of Love » ou « More », mais ils me paraissent plutôt plats et un peu fades, quelque chose manque, le rythme, le pep’s. Chaque fois qu’une chanson démarre, j’aurais envie de danser mais cela n’explose pas par la suite. Il y a un effet bande son, jeu Guitar Hero pour console… C’est un peu frustrant de pouvoir assister à un concert d’un de ses groupes favoris, mais d’avoir l’impression de ne rien saisir de la substance, de l’essence de leur musique. Parfois je reconnais à peine les titres, « Marian » par exemple, vraiment le goth rock sans basse c’est un concept…
Le chanteur semble un peu égaré sur scène, il se promène de-ci de-là sans trop de présence, va faire un tour du côté d’un guitariste, de l’autre, dans des interactions très limitées. On sent qu’ils ne doivent pas (trop) répéter ensemble et qu’il n’y a pas vraiment de cohésion. La voix est correcte, mais sans la totalité des instruments c’est quand même dur de ne pas perdre le fil. D’ailleurs l’ambiance dans le public est très calme, je m’attendais à plus de ferveur, mais j’ai la sensation que la perception du concert est en demi-teinte pour tout le monde.
Pour le rappel, nous sommes gratifiés de méga hits, bien entendu : « Lucretia my Reflection » et « This Corrosion ».
Je reste très contente d’avoir pu voir au moins une fois dans ma vie ce groupe culte, mais cela sera finalement plus de l’ordre de la case cochée sur une to do list que de celui d’un moment bouleversant et mémorable.
Tant pis, on ne peut pas forcément être et avoir été, il est logique aussi que des performances de 2025 ne ressemblent plus à celles d’il y a 40 ou 30 ans et toujours est-il que l’on peut saluer la longévité et la carrière d’Andrew Eldritch.
Setlist :
Jeep / Det
Don’t drive on ice
Ribbons
Alice
Dominion / Mother Russia
I will call you
Marian
Quantum Baby
Eyes of Caligula
More
But Genevieve
I was wrong
Here
When I’m on Fire
On the beach
Temple of Love
Rappel :
Lucretia my Reflection
This Corrosion