
A l’occasion de la sortie de son nouvel album, Entrevue of Existence , nous avons rencontré GABRIEL PALMIERI. Cette entrevue nous a permis de nous épancher sur les thématiques qui traversent l’album, et bien plus.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je suis GABRIEL PALMIERI, guitariste depuis plus de trente ans, musicien professionnel passionné par mon instrument. Je joue dans plusieurs projets, dont le groupe LORDS OF ROCK, spécialisé dans les reprises, et dans mon propre groupe de metal. La guitare fait partie intégrante de ma vie : c’est à la fois un métier, une passion et un moyen d’expression.
Votre premier album, PORTRAIT OF EXISTENCE, est sorti en avril dernier. Pourriez-vous nous parler de l’équipe qui vous a accompagné dans la réalisation de ce projet ?
À vrai dire, j’ai assuré la majeure partie de la production moi-même, de la composition à l’enregistrement. Les personnes qui m’ont épaulé sont arrivées plus tard dans le processus, mais leur contribution a été essentielle, notamment pour les arrangements finaux. À la basse, on retrouve ma compagne PATRICIA ALVEZ PEITO, qui a joué sur la majorité des morceaux. Mon ami THOMAS COULAUD a enregistré huit pistes de batterie.JEAN-SEBASTIEN RUTFELDER a réalisé les solos de claviers, JULIEN KUHN ( basse) a joué sur le premier titre de l’album, Beyond Heaven, et une amie pianiste, MELIE DELABRE, a interprété The Last Moon.
Quels artistes, albums ou courants musicaux vous ont particulièrement inspiré durant l’écriture de cet album ?
Cet album est un véritable condensé de toutes les musiques qui m’ont marqué au fil des années. Il y a bien sûr une forte influence de guitaristes commeJOE SATRIANI, mais aussi des inspirations venues d’autres univers, moins métalliques : le jazz, la fusion… J’ai toujours été fasciné par des musiciens comme SIMON PHILIPPS (ancien batteur de TOTO), ou par l’univers de SYMPHONIX. C’est une œuvre plurielle, qui reflète la richesse de mes influences.
Pouvez-vous nous parler de votre setup studio pour cet album ? Guitares, effets, amplis, plugins… Quelles armes sonores avez-vous mobilisées ?
J’ai enregistré les guitares et la basse chez moi, en utilisant Cubase 12 Pro. Côté amplification, j’ai utilisé un ENGL, branché directement dans ma carte son pour un son plus précis et direct. Les claviers, je les ai programmés moi-même, hormis les solos de JEAN-SEBASTIEN. Ce fut un travail artisanal mais minutieux.
Quel a été le plus grand défi rencontré durant la production de l’album ?
Sans hésiter : l’inspiration. On ne peut pas la forcer. Elle vient quand elle veut, et il faut être disponible à ce moment-là. Trouver le bon équilibre entre vie personnelle, temps libre et élan créatif a été un véritable challenge. Composer, c’est un peu comme récolter le fruit d’un long processus intérieur.
La stéréo et la spatialisation sonore jouent un rôle fort dans votre album. Comment travaillez-vous ces aspects ?
Le mixage a été confié à JULIEN ROSENBERGER, dans un studio à Metz. C’est lui qui a su donner à l’album cette profondeur sonore, en travaillant des effets stéréo subtils, qu’on perçoit particulièrement bien sur le morceau THE LAST MOON. L’objectif était de créer un espace immersif, qui serve la musique sans la surcharger.
Comment définiriez-vous votre approche des textures sonores dans PORTRAIT OF EXISTENCE ?
Je cherche avant tout à créer des atmosphères, des paysages sonores. La guitare devient ici un vecteur d’émotions, une voix sans paroles. Je veille à ne pas en faire trop techniquement, même si la virtuosité est présente : elle est toujours au service de l’expression. J’aime penser la guitare comme un “chant mental”, un relais de l’âme.
Justement, comment parvenez-vous à équilibrer virtuosité technique et expression émotionnelle dans vos compositions ?
Pour moi, la guitare remplace littéralement le chant. J’essaie de raconter quelque chose, de transmettre un ressenti. Il ne s’agit pas de démonstration pure, mais de thématiser, de construire des lignes mélodiques fortes. Jouer beaucoup de notes n’a de sens que si cela touche, si cela parle. Je préfère une mélodie juste à une avalanche de notes.
J’ai particulièrement apprécié le morceau THE LAST MOON. Pouvez-vous nous en dire plus à son sujet ?
C’est un morceau très spécial pour moi. Il a été composé en hommage à un ami proche, développeur d’un jeu vidéo intitulé LAST MOON, prévu pour 2026. C’est un RPG d’action à l’univers très fort, et je me suis plongé dans son atmosphère pour composer ce titre. C’est ma manière de soutenir son projet et de lui témoigner mon admiration.
Vous avez également accompagné l’album d’un songbook pour guitare, qui sera édité en version physique. Pourquoi ce choix ?
C’était essentiel pour moi. Dès le début, j’ai pensé cet album avec une dimension pédagogique. Aujourd’hui, en 2025, il est parfois difficile de faire vivre un projet uniquement sur scène. J’ai donc eu envie de proposer des masterclass, d’expliquer mes morceaux à des guitaristes en devenir, et de transmettre ma passion. Ce songbook est une manière de prolonger la musique, au-delà de l’écoute.
Qui a réalisé la pochette de l’album ?
La pochette a été réalisée par SEBASTIEN LOPEZ. Ce n’est pas quelqu’un avec qui j’avais l’habitude de collaborer, mais un ami me l’a recommandé, et j’ai tout de suite été séduit par son univers graphique. Il a su capter l’esprit de l’album avec beaucoup de sensibilité.