
5 ans ! Oui, déjà 5 ans depuis le dernier album de DEFTONES, « Ohms », album qui a pu diviser voire décevoir les attentes des fans du groupe de Sacramento. Entre le COVID, l’absence de Stephen Carpenter sur les tournées à l’étranger (ne nous étendons pas sur les raisons de cette absence), le départ de Sergio Vega à la basse, la sortie du deuxième album de CROSSES, peut-être fallait-il prendre ce temps pour se retrouver ? Pour ce faire, quoi de plus logique de faire de nouveau appel à Nick Raskulinecz, qui avait produit les sublimes « Diamond Eyes » (2010) et « Koi No Yokan » (2012).
Serons-nous charmés par ce dixième opus ?
C’est le titre « my mind is a mountain » qui ouvre l’album et qui a été présenté en premier au public en juillet dernier. On renoue avec la recette classique DEFTONES avec ce premier titre, entre la voix aérienne de Chino et des riffs planants de Stephen, de bon augure pour la suite, même si le titre n’offre pas de véritable surprise. Ce titre se fond dans le suivant « Locked Club », avec un chant de Chino Moreno très structuré, rythmé sur les couplets, à la façon d’un discours politique ou d’un serment, sur une ligne de batterie d’Abe Cunningham similaire à une marche militaire. Assez pour commencer à nous intriguer avant d’enchaîner avec le premier gros coup porté avec « Ecdysis« , avec son synthé orchestré par Frank Delgado combiné aux riffs saturés de Steph Carpenter.
On retrouve la force de « Koi No Yokan » sur « Infinite Source » et « Souvenir« , ce dernier offrant un final épique voire cérémonial au clavier, nous invitant à un moment de recueil, d’introspection avant d’enchaîner sur la suite de l’album, avec « cXz » qui nous projette dans un univers tout à fait différent, déroutant de brutalité après cette longue minute de calme.
C’est l’heure de la ballade : soyez avec la personne que vous aimez et serrez la contre vous pour le sublime « I think of you all the time », qui pourrait constituer la dernière partie du triptyque « Sex Tape » / « Romantic Dreams« . Et alors que tu t’es laissé emporter, arrive le MASSIF « Milk of the Madonna » – deuxième single de l’album, sorti début août. Le message est clair, nous ne devons plus être un simple auditoire de cet album, c’est le moment de donner de la voix pour accompagner Chino sur le refrain « I’m on FIIIIIIIIRE » – oh oui, ce morceau est d’une efficacité sans pareille ! L’enchaînement avec « Cut Hands » où Chino alterne voix aérienne et scream, avec une fin qui n’est pas sans rappeler « Diamond Eyes« , est du pur génie avant le plus classique « Metal Dreams« .
Pour le dernier morceau de « private music« , « Departing the body » nous offre une tessiture vocale non-habituelle pour Chino, qui se rapproche d’un Iggy Pop.
« private music » sait brouiller les pistes avec sa structure déroutante et nous mener vers bien des univers. Cet album n’est pas un remake de « Diamond Eyes » ou « Koi No Yokan« , mais bien un digne successeur, parfaitement orchestré par Nick Raskulinecz.
Chino Moreno est au sommet vocalement et c’est un réel plaisir de voir que Stephen Carpenter a retrouvé sa superbe et son inspiration à la guitare. On retrouve avec cet opus un DEFTONES solide et cohérent. Un album à apprécier pleinement au casque, pour se l’approprier et en faire un album personnel et inspirant.
Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre leur passage à Paris le 29 janvier 2026 à l’Adidas Arena pour découvrir en live ce nouvel opus.

Artiste : DEFTONES
Album : private music
Date de sortie : 22 août 2025
Label : Warner Music