Chronique – DOUVE « Sol »

Fondé par d’anciennes et actuelles membres de MORTIS MUTILATI ou encore MOONREICH, le quatuor quasiment féminin DOUVE, à l’exception de la batterie, vient nous présenter son premier album « Sol ». Avec cette énigmatique pochette de leur univers désolé où le mal et la maladie à fait des ravages, DOUVE nous embarque dans une terrifiante virée emplie de douleur et désespoir.

Tel un coup de feu, Heureux ceux qui nous violent ouvre l’album et donne à écouter un black metal dépouillé de tout artifice pour se concentrer sur ce chant torturé et habité d’un mal-être désolant. Cette simplicité rend chaque cri et changement de rythme véritablement saisissant et impactant comme sur « Vestige », « Novembre » ou encore « Un mur black couleur pilule ». De plus, cette simplicité dans la forme permet de créer une saisissante atmosphère lancinante et hypnotisante qui réussit à nous embarquer dans ce triste et dur cadre.

Mention spéciale pour le chant d’Asphodel qui est un des plus gros atouts de DOUVE. Son chant crié réussit à nous faire ressentir tant de choses. Toute la douleur, la tristesse et la détresse qu’elle contient en elle est quasiment palpable tant c’est fait avec beaucoup de sincérité. Et puis, lorsque le chant clair fait son apparition, on y retrouve toute cette fragilité et détresse. Cette fragilité se ressent aussi dans la musique notamment lors de certains break où la voix s’efface pour laisser la guitare s’exprimer comme sur le prenant solo de « Vestige » ou bien le très sobre et prenant « Interlude » acoustique.

Avec un mix brut et lo-fi, ce premier album de DOUVE nous donne à écouter la complainte d’une âme égarée et perdue qui fait tout son possible pour se faire entendre quitte à mettre à nu ses angoisses et souffrances. Bien que très sobre dans son approche, réussir à faire un black comme DOUVE n’est pas donné à tout le monde. Réussir à émouvoir avec si peu d’artifice est dur et DOUVE s’en sort haut la main.