Chronique – AFI « Silver Bleeds the Black Sun… »

Une nouvelle ère

Le premier single Behind the Clock, accompagné d’un clip signé Gilbert Trejo, donne le ton. On y retrouve ce mélange de mystère et de tension propre à AFI, mais porté par une production plus aérienne. Trejo voulait que la vidéo donne l’impression de voir quelque chose de secret et c’est exactement ce qu’on ressent : une plongée dans l’intime, où Davey Havok se met à nu à travers des paroles toujours aussi cryptiques et profondes.

L’album a été conçu avec une idée précise : créer une ambiance unique, presque onirique. Les influences qui étaient déjà là en filigrane chez AFI prennent cette fois toute la place. Le résultat est sombre mais élégant, étrange mais captivant. On pense à des échos de DEPECHE MODE, parfois à l’atmosphère planante d’un RADIOHEAD ou d’un THE CURE modernisé et même à un côté presque COLDPLAY dans certaines nappes sonores plus lumineuses. C’est du AFI, mais pas tel qu’on le connaissait.

Entre nostalgie et renouveau

Pour moi, AFI c’est aussi un souvenir d’ado, marqué à jamais par Miss Murder et l’ambiance dark qui avait fait exploser le groupe au grand public. Ici, je ne retrouve pas cette noirceur brute des débuts, mais à la place, une esthétique plus mystérieuse, plus feutrée. C’est différent, mais ça fonctionne. Il y a quelque chose de très nostalgique dans ces morceaux, comme si le groupe avait trouvé une manière de revisiter son ADN tout en assumant un virage plus mature, plus posé.