Chronique – KATATONIA « Nightmares as extensions of the waking state »

Le légendaire groupe de métal progressif suédois KATATONIA s’apprête à dévoiler un nouveau chapitre de son odyssée musicale avec la sortie de son nouvel album studio, « Nightmares as extensions of the waking state », prévue pour le 6 juin prochain sur le label NAPALM RECORDS. A cette occasion, le groupe officialise l’intégration de deux nouveaux guitaristes : Nico Elgstrand et Sebastian Svalland, dont les sensibilités respectives enrichissent encore l’étoffe sonore, déjà si nuancée, de la formation.
Dans la continuité de l’atmosphère ténébreuse et contemplative qui caractérisait déjà « Sky Void of Stars » (2023), cet opus s’impose comme une étape déterminante dans l’évolution de KATATONIA. Plus qu’une simple suite, « Nightmares as extensions of the waking state » s’érige comme une oeuvre immersive où la conscience s’effrite, où les frontières entre rêves et réalités se dissolvent lentement, évoquant un univers de cauchemars dans des veilles prolongées, comme autant de prolongements de l’âme égarée.
La production, d’une pureté cristalline, sublime le jeu d’équilibre entre les silences et la saturation, entre la tension et la relâche. Elle met en lumière un contraste subtilement sculpté : riffs écrasants, harmonies de guitares évanescentes, nappes synthétiques aux résonances astrales et textures atmosphériques délicatement entremêlées. Cette alchimie sonore donne naissance à une tension presque cinématographique, qui innerve chaque composition d’un intensité émotionnelle singulière.
Parmi les pièces maîtresses de ce disque, on compte « Temporal », « Ester Solen » et « Warden », trois morceaux qui incarnent la richesse de cette palette sonore mouvante, entre metal atmosphérique, zoom rock et touches électroniques, chroniques savamment distillées. sans surprise cependant, puisque la production a été confiée à Jonas Renkse, âme fondatrice du groupe, tandis que le mixage et le mastering ont été respectivement confiés à Adam Noble et Robin Schmidt.
Le premier morceau dévoilé, « Lilac », offre une immersion saisissante dans cette nouvelle ère. Portée par la voix grave et mélancolique de Renkse, la chanson déploie des riffs pesants et des rythmes lancinants, traversés par des atmosphères introspectives ou la lumière semble toujours au bord de l’extinction.
Autre moment fort de l’album, le morceau quasi liturgique « Wind of no change » qui se distingue par sa fusion d’éléments électroniques subtils et paysages sonores énigmatiques, propre l’univers de KATATONIA.
Enfin, le titre « Temporal » incarne à lui seul la dualité centrale de l’album : la coexistence de la fragilité et de la puissance. Ses couplets sombres et tendus débouchent sur un refrain aérien, presque rédempteur, dans une montée d’émotions parfaitement maîtrisée.
Même après plus de trois décennies d’existence, KATATONIA continue de redéfinir les contours émotionnels du métal contemporain. Le groupe parvient à conjuguer une vulnérabilité mystique avec une rigueur artistique imposante, sans jamais se répéter. Chaque album, à l’image d’un cycle de métamorphoses, témoigne d’une exploration sincère des recoins les plus obscurs de l’âme humaine, où la beauté et la douleur s’embrassent sans fard.
Pour célébrer cette nouvelle offrande, KATATONIA embarque, aux côtés de leurs compatriotes d’EVERGREY, pour une tournée Européenne d’envergure dès novembre prochain. Trois escales françaises sont d’ores et déjà prévues: Lyon, Toulouse, Paris, comme tant de promesses de nuits où la musique se fera catharsis.

KATATONIA – » Nightmares as extensions of the waking state »
6 juin 2025
Napalm Records