Chronique – LINKIN PARK « From Zero » Deluxe Edition

« From Zero » (Intro) :

Cette introduction de l’album commence harmonieusement avec un chant de chœur et se termine par une conversation, comme enregistrée par erreur entre 2 prises et coupée en plein milieu.
Cette chanson fait référence à ce fameux reboot et au retour aux sources du groupe qui avaient pour nom à ses débuts : XERO !

« The Emptiness Machine » :

Premier single tiré de l’album, ce morceau nous a fait découvrir (ou redécouvrir pour ceux qui la connaissaient déjà de DEAD SARA) la voix incroyable d’Emily Armstrong.

Il évoque la douleur de s’abandonner soi-même pour préserver inconsciemment une relation basée sur la toxicité et la manipulation.
LINKIN PARK donne le ton musical de sa nouvelle formation avec ce titre.

« Cut the Bridge » :

Petit “Rewind Song Effect”. Cette fois-ci, c’est la voix de Mike Shinoda qui est mise en avant avec un rap doux et calé sur le tempo d’une musique plutôt Pop Rock. 

Ce titre pourrait être, selon moi, la réponse à “The Emptiness Machine” , avec Emily A. chantant les parties exprimant le fait de se révolter et de briser les chaînes (sort de ma tête version FR nulle de HSM) qui les retiennent dans une situation néfaste, puis Mike S. se voilant la face et restant dans cette relation instable.
On peut interpréter les paroles de manière complètement différentes et personnelles et je pense que c’est le but, d’où le côté assez flou de celles-ci.

« Heavy is the Crown » :

Comment toucher une nouvelle génération et un nouveau public autrement qu’en sortant un deuxième single qui sera le titre anthem pour la League of Legends World Championship de 2024 ! 

Dans le clip, le groupe est directement intégré à l’univers de LoL. Ce ne fut donc pas une surprise de retrouver une nouvelle version raccourcie de “Heavy is the Crown” dans la saison 2 de Arcane sur Netflix, disponible sur l’album de la série.
En restant dans un contexte de l’univers de LoL, ce titre parle de la pression et du poids qui reposent sur les épaules de celui à qui est confié une grande responsabilité (Oncle Ben Moment) et des sacrifices qui en découlent.

« Over Each Other » :

Nous avons ici le 3ème single révélé avant la sortie de l’album et la première ballade de celui-ci, entièrement interprété par Emily A. “Over Each Other” devait à la base être interprété par Mike S.
Le clip se veut ressembler à un drama Coréen, ce qui montre encore cette volonté d’entrer dans l’air du temps, où la K-Culture est fortement présente. Il met en scène Emily A. et Kong Seong-Ha qui viennent d’avoir un accident de voiture pendant une dispute. Pendant des flash-back, on voit qu’elles n’ont cessé de se disputer. Je vous laisse voir le clip par vous-même, no spoil ici !
“Over Each Other” parle du fait de progressivement détruire tout ce qu’on a créé à force de ne pas écouter l’autre en face de nous. Ceci ne s’appliquant pas seulement à une relation de couple mais à tout autre type de relation. Des larmes ont coulé mes amis, moi j’vous l’dis !
À la fin de la chanson, on peut entendre Mike S. comme félicitant Emily A. pour son enregistrement, puis ajouter une private joke liée au premier Live qui introduit la chanson suivante.

« Casualty » :

Changement total d’ambiance, on passe sur un morceau aux influences complètement Punk Hardcore aux nuances Grunge, très typé 90’s. Elle vient redonner un coup de fouet après un moment très émotionnel et ne fait pas l’unanimité à sa première écoute. Pour moi, c’est certain que c’est la première musique à pogo de l’album et elle est faite pour être jouée en Live !
Certains y voient un message subliminal d’Emily A. en lien avec la Scientologie, mais personnellement, je traduirais “Casualty” comme une menace préventive de mettre un gros coup de poing dans la gueule à ceux qui nous pète les *** ! 

« Overflow » :

Ce titre nous fait partir très très loin, il est intergalactique et électrisant. Il mélange des inspirations très Electro et Synth avec du Rock Stoner et du Hip-hop dans des sonorités très aériennes. On peut se sentir presque étouffer par le vide en l’écoutant.
Dans une Interview de RTL2, Mike S. évoque “Overflow” comme la sensation d’être submergé par trop de choses autour de nous ou l’image d’un verre qui serait un peu trop rempli, ces choses qui, quand elles débordent ou dépassent une certaine limite, nous oppressent et nous rendent anxieux.
À la fin de “Overflow”, on peut entendre une bribe de son : “Fuse”, le premier morceau de la face B d’une cassette de XERO en 1997. Cela fait aussi un bon jeu de mot pour introduire la musique suivante (oui parce qu’une cassette ça a deux faces ! M’voyez pour ceux qui n’auraient pas compris ou jamais connu les cassettes audio).
Je tiens à ajouter que l’Audio Visualizer est une pépite artistique tout aussi enivrante, allez-voir ça :

Overflow (Official Audio Visualizer) – Linkin Park

« Two Faced » :

Dans ce morceau, on retrouve un temps pour chaque membre du groupe. Musicalement, “Two Faced” se place entre avant l’arrivée de Chester et après celle d’Emily. De toute façon, on l’aura compris que, dans cet album, LINKIN PARK est parti chercher ses inspirations dans XERO et dans ses premiers titres pour moderniser tout ça à la sauce 2024 ! On passe du bon vieux “Shut up when i’m talking to you” à un “Stop yelling at me” en 20 ans. Mais il faut dire que le côté Old School plait beaucoup aux fans les plus anciens et on le retrouve bien sur ce titre avec le scratch de Joe Hahn très présent.

Dans le clip, on peut voir qu’il s’éclate et ça fait plaisir !

“Two Faced” sortira le 13 novembre, comme une fleur, 2 jours avant la sortie de l’album.

« Stained » :

Ici, je pense qu’on a le morceau le plus Pop de l’album, mais également la deuxième ballade qui je suis sûre en aura fait pleurer plus d’un. Les paroles profondes et touchantes peuvent avoir un milliard d’interprétations différentes. “Stained” tient un message aussi universel que ultra personnel.
Cette chanson parle des traces que nous laissons, des conséquences de nos actes, des marques indélébiles que nous laissons sur les choses et les gens, de ce qui ne pourra pas être réparé ou lavé. Mais c’est aussi ces choses qui nous ont marquées et tachées dont on pourrait éprouver de la culpabilité.
On arrive à s’imaginer comme étant la victime, autant que comme étant le malfaiteur.

« IGYEIH » :

Encore une fois, un titre vient donner un regain d’énergie dans la continuité de l’album après un moment (un peu trop ?) émotionnel. 

Dans “IGYEIH” (ou sans acronyme : I Give You Everything I Have), on retrouve des sonorités qu’on pouvait avoir avant l’arrivée d’Emily A., ce qui je pense, rassure les plus réticents de cette nouvelle formation. Vous vouliez du Nu Metal ? En voici !
Les thèmes évoqués ici sont relativement les mêmes que ceux qu’on a pu voir dans les morceaux précédents mais avec une ambition de renouveau et d’estime de soi. On varie entre du doux et du brut tout le long du morceau.

« Good Things Go » :

Pour finir l’album en beauté, on ne pouvait pas s’attendre à mieux que “Good Things Go”. Des larmes encore et encore ! On arrive encore à se retrouver dans les paroles, ils ont bien fait leur taff les LP. C’est en entremêlant toutes leurs expériences passées qu’ils nous ont concocté une Master Piece pour terminer leur album.
On ne profite pas assez des choses ou des gens quand on en a l’occasion et c’est quand ils partent qu’on se rend compte de leur réelle importance et que le problème dans tout ça, c’était nous qui n’avions pas fait assez attention.
Je crois que je pourrais parler de cette chanson très longtemps tellement elle m’a touchée et tellement je l’ai écoutée à un moment pénible de ma vie.
Elle fait ressasser le passé mais également les actes présents. On a envie de faire une rétrospective de sa vie après l’avoir écoutée.
La mélodie est douce et harmonieuse et l’émotion progresse tout le long du morceau.