Chronique – ACRES « The Host »

Avec « The Host » (2025), ACRES balance sans doute son disque le plus réussi. Après « Lonely World » (2019), un premier album marqué par la mélancolie et « Burning Throne »(2023), plus brut et enragé, ce troisième opus réussit enfin à trouver le juste milieu : du metalcore moderne bien costaud, mais qui laisse respirer des ambiances post-hardcore planantes. On sent direct la production de Landon Tewers (THE PLOT IN YOU) : le son est massif, limpide, taillé pour rivaliser avec les cadors du genre comme HOLDING ABSENCE, DAYSEEKER ou ARCHITECTS.

Un concept fort et assumé !

Des titres comme “Bloodlust” et “Built To Bleed” cognent fort avec une énergie rageuse, tandis que “Staring At The Sun” ou “Empty Room” révèlent une vulnérabilité désarmante. Sur “Push Me Away”, le duo vocal avec Tewers apporte une vraie profondeur et montre qu’ACRES a désormais une envergure internationale.

Mais « The Host » n’est pas qu’une suite de morceaux : c’est un vrai album-concept. L’addiction et les démons intérieurs y prennent la forme d’une présence sombre, le fameux “Host”, qui attire vers la chute. Chaque chanson devient une confrontation différente, entre séduction, colère et désespoir.

La version étendue (26 septembre 2025)

Le groupe britannique ne s’arrête pas là et rallonge l’expérience avec trois inédits : « Push Me Away » (feat. Landon Tewers) – déjà sorti en single, une collab marquante et l’une des meilleures réussites d’ACRES. « Empty Room » – un moment plus fragile, presque acoustique, qui tranche avec la violence globale du disque. « Around Again » – placé en conclusion, encore plus atmosphérique et désespéré, renforçant l’idée d’une boucle sans fin.

Ces ajouts accentuent le côté cinématographique de l’album : plus qu’un disque, « The Host » se vit comme un voyage émotionnel.

Un groupe en pleine maturité !

Formé de Ben Lumber (chant), Theo Sandberg (guitare), Alex Freeman (basse) et Kieran Douglas (batterie), ACRES atteint ici une vraie maturité. « The Host » est un album dense, cathartique et fédérateur, capable de séduire autant les fans de metalcore bien lourd que les amateurs de post-hardcore mélodique. Chaque titre a sa place dans une histoire globale et la version étendue promet de prolonger encore cette plongée dans l’ombre.