
Concert au Plane'r Fest, Montcul (Colombier-Saugieu), le 5 juillet 2025.
A l’occasion de leur passage au festival PLANE’R FEST, j’en ai profité pour organiser une interview avec les gagnants du Tremplin 2025, AMON SETHIS, en compagnie de Julien (chant) et Andrea (guitare).
Tout d’abord merci de m’accorder cette interview dans le cadre du festival PLANE’R FEST.
Pouvez-vous vous présenter pour les personnes qui ne vous connaissent pas encore ?
Julien : je suis Julien, je suis le chanteur du groupe AMON SETHIS, groupe créé en 2007.
Andrea : moi c’est Andrea, je fais la guitare dans AMON SETHIS, j’ai rejoint le groupe en début d’année, après avoir joué deux dates avec eux en décembre.
Julien : pour présenter le groupe, on officie dans un power metal aux influences orientales, avec une musique épique, orchestrale accompagnée de riffs à l’ancienne avec une touche prog. On écrit des concepts sur l’Egypte ancienne et on évoque la 6ème et la 7ème dynasties égyptiennes pour faire voyager musicalement les auditeurs.
C’est vrai que c’est peu commun ce type d’influence dans la musique.
Andrea : il y a NILE.
Julien : oui NILE dans un registre plus extrême. SEPTICFLESH aussi. Mais effectivement ça reste une niche. Je trouvais que c’était original de proposer ce concept.
Vous avez gagné le tremplin 2025 du PLANE’R FEST et vous ouvrez sur la scène du terminal 1 aujourd’hui. À quelques heures de débuter votre concert, comment vous sentez-vous ?
Andrea : plutôt détendu.
Julien : oui plutôt détendu même si la scène est impressionnante. Il y a une certaine adrénaline mais on reste concentré, bien préparé pour qu’on soit prêt techniquement. On a un show relativement théâtral qui demande de la préparation, il faut que tout soit bien ficelé. Aujourd’hui, il y aura même quelques petites surprises.
Andrea : il y aura du visuel en plus qu’on a préparé spécialement pour cette date, c’est la dernière date de la première partie de Apocalyptic Tour, ça sera la cerise sur le gâteau.
Julien : le fait de jouer sur ce type de festival, c’est une belle carte de visite. Quand on joue dans une petite salle, on est plus vite limité et là, de jouer sur une grosse scène comme tout à l’heure, on peut plus développer notre côté théâtral pour embarquer les festivaliers dans notre univers.
Il est peu commun de voir un gagnant d’un tremplin qui a déjà 4 albums et 1 EP à son actif ! Est-ce pour avoir un niveau souffle ?
Julien : c’est vrai on a quatre albums mais le fait de décrocher des dates de concerts n’est pas si simple que ça. Il y a beaucoup de groupes qui font le choix de participer à des Tremplins pour pouvoir jouer sur des grosses scènes quand ils n’ont pas la possibilité de rentrer directement dans la programmation d’un festival. On a fait ce choix-là.
Andrea : oui et puis ça s’inscrivait dans la tournée promotionnelle du dernier album sorti en février. La date du Tremplin, on l’a prise comme une date qui faisait partie de notre tournée et au final, il s’avère que l’expérience s’est bien terminée puisqu’on a gagné !
Julien : on était très heureux de faire partie des quatre finalistes du Tremplin et surtout, de le gagner, parce qu’on avait l’ambition pour.
Le titre de votre dernier album ‘Dawn of an Apocalyctic World’ évoque une vision pessimiste de l’avenir. Est-ce vraiment le cas ?
Andrea : oui c’est exactement ça. Je vais parler d’un point de vue musical – même si je n’y ai pas participé – il est plus sombre globalement par rapport au précédent, ‘Part 0 – The Queen With Golden Hair’. Et c’est aussi en lien avec les paroles écrites par Julien, qui ne sont pas très lumineuses.
C’est lié à quoi ? C’est le post-COVID ? C’est en lien avec l’ambiance générale qui est un peu WTF en ce moment ?
Julien : j’ai voulu faire subtilement le parallèle entre le monde actuel et la période de la 7ème dynastie. Effectivement, ce n’était pas très glorieux comme période. Il y a très peu de traces historiques car c’était l’anarchie totale, il y a eu beaucoup de rébellions, il y a même eu un cataclysme climatique. Il y a vraiment des similitudes avec le monde actuel. Et puis à titre personnel, quand j’ai écrit l’album, j’étais à une période de ma vie où je n’étais pas très bien et ça a influencé les textes à ce moment-là. Mais ça va beaucoup mieux maintenant.
Qu’apporte ce 4e opus aux 3 premiers à la suite de votre récit (‘Part I: The Prophecy’, ‘Part 2: The Final Struggle’ et ‘Part 0: The Queen with Golden Hair’) ?
Julien : c’est dans la continuité de l’album ‘Part 2: The Final Struggle’ où on quitte les deux héros, Amon Sethis et Ateravis, les deux pharaons, la couronne blanche et la couronne rouge, qui se sont partagés le royaume en deux. Vont en découler des conflits, entre les fils, les rebelles, les prétendants pour grignoter le pouvoir royal. J’ai voulu faire un peu un Game of Thrones à l’égyptienne et c’est le début d’un nouveau cycle : partie 3, partie 4 et partie 5.
C’est vrai qu’on parle moins de l’histoire égyptienne, on a plus de visibilité sur les vikings par exemple.
Julien : oui alors que c’est phénoménal. C’est grandiose comme civilisation, j’ai toujours été attiré par elle, j’ai d’ailleurs une maîtrise en histoire ancienne.
Julien, tu disais qu’on avait peu de traces sur cette période de l’histoire. Comment trouves-tu les informations pour écrire les textes ?
Andrea : est-ce que tu es un rat de bibliothèque ?
Julien : je l’ai été ! J’ai un peu répété le travail que je faisais quand j’étais étudiant en histoire : je suis allé à l’Institut du Monde Arabe, j’ai récupéré de la documentation à l’Université de Montpellier, j’ai réalisé un apprentissage de l’ancien égyptien – donc sur certains albums, il y a quelques mots en ancien égyptien. Je suis aussi très influencé par des univers originaux, très épiques, comme celui créé par Tolkien dans ‘Le Seigneur des Anneaux’ ou ‘Le Silmarillion’ ou encore par Isabelle Déthan qui est une autrice de bande dessinée et qui écrit sur l’Egypte ancienne. Par Thorgal également.
Quel a été l’accueil fait à ce nouvel opus ?
Andrea : globalement on a reçu un bon accueil. A la fin de nos concerts, les gens viennent nous voir et on discute beaucoup. Il y a des personnes qui nous suivent depuis longtemps, elles voient notre évolution. Il y a des avis très marqués chez nos fans : certains aiment le côté très orchestral du précédent album qu’ils retrouvent moins sur ce nouvel opus. Mais les retours sont très positifs, on est contents.
Julien : on est dans la continuité par rapport à l’album précédent mais ce nouvel opus est plus dans la guitare, plus rentre-dedans, plus costaud. C’est aussi influencé par les personnes qui ont produit l’album. Mais il y a toujours la patte AMON SETHIS.
Andrea : c’était un choix artistique qui colle aux textes de l’album, c’est très cohérent.
Quelle est la suite pour vous ?
Julien : on a une pause estivale, on revient en concert en octobre sur nos terres grenobloises avec notamment une grosse date de prévue à l’Ampérage avec le groupe VANDEN PLAS. Et après, on a des concerts programmés en février-mars 2026. Pas encore de date à Paris mais on aimerait bien y revenir pour présenter le nouvel album.
Andrea : on aime bien se promener !
Julien : en parallèle, on va petit à petit commencer à enclencher la suite, à composer un peu.
Andrea : oui car il y a eu 4 ans entre les deux derniers albums, on aimerait réduire ce temps d’attente. En profiter entre deux concerts de faire de la nouvelle musique, c’est toujours bon pour un groupe.
En tout cas, j’ai hâte de vous voir sur scène tout à l’heure !
Julien – Andrea : et bien nous aussi !
Merci à Julien et Andrea qui ont pris le temps de répondre à mes questions avant leur montée sur scène.
Retrouver mon live report et l’intégralité de mes photos de leur passage au PLANE’R FEST sur le site de Metal Rock Magazine.