Interview avec Zora & René du groupe BLACKBRIAR à l’occasion de la sortie de leur dernier album « A Thousand Little Deaths » prévue le 22/08/25 !

Bonjour et merci de répondre à quelques questions pour METAL ROCK MAGAZINE.
Zora : Merci d’avoir pris le temps de nous poser des questions sur le nouvel album. Cela nous touche beaucoup !
Votre prochain album « A Thousand Little Deaths » évoque des thèmes de l’amour, la perte et la mort. Comment ces émotions se reflètent-elles dans l’album ?
Zora : Ces thèmes sont surtout présents dans les paroles et dans les illustrations, parfois de manière métaphorique, parfois de manière très directe. La « mort » peut signifier la fin de quelque chose d’émotionnel ou même une transformation. L’album raconte différentes histoires de lâcher-prise, de chagrin d’amour et de catharsis, où l’amour et la perte sont souvent étroitement liés.
À partir de quelle idée ou chanson le fil rouge de l’album a-t-il émergé ? Selon votre campagne de précommande, Zora mentionne “la mort” comme point de départ.
Zora : Pour nous, les paroles passent toujours en premier. Alors que je les écrivais une à une, j’ai commencé à remarquer un thème récurrent : la mort, à la fois métaphorique et réelle, revenait sans cesse. Puis, j’ai pensé à la phrase « I’ve died a thousand little deaths » (J’ai connu mille petites morts) de notre chanson Harpy et tout s’est mis en place. J’ai tout de suite su que ce serait le titre de l’album. C’est la première fois que je me suis décidée aussi tôt sur le titre d’un nouvel album.
On sent dans vos textes l’ombre de figures féminines tragiques, mystérieuses… Qui sont-elles ?
Zora : En parlant de figures féminines tragiques et mystérieuses, elles sont à la fois le fruit de mon imagination et largement inspirées des lettres privées d’Emily Dickinson. L’une des chansons, My Lonely Crusade , s’inspire d’une autre figure féminine tragique : Jeanne de Castille, reine d’Aragon et reine de Castille, également connue sous le nom de « Jeanne la Folle ». Cette chanson s’inspire également du journal intime de Marcia Hamilcar datant du XIXe siècle, intitulé Legally Dead : Experiences During Seventeen Weeks’ Detention in a Private Asylum (Légalement morte : expériences vécues pendant dix-sept semaines de détention dans un asile privé).
On sait que l’écriture commence souvent par les paroles avant la mélodie. Est-ce toujours le cas ici ?
Zora : Oui, c’est toujours le cas ici. C’est ainsi que se déroule notre processus créatif et que notre écriture musicale fonctionne le mieux pour nous. Je commence donc toujours par les paroles, sans exception. J’enregistre mes mélodies vocales a cappella, puis la musique est construite autour des voix.
Comment habillez-vous ensuite les démos vocales ? Quelle part prend la batterie et l’arrangement dans l’écriture finale ?
René : Zora a généralement une vision très précise de ses idées dans l’enregistrement, ce qui signifie dans ce contexte qu’il y a tellement de lignes vocales détaillées, de petits cadeaux ici et là qui rendent la voix de Zora unique et incroyable. La plupart du temps, cela me facilite grandement la tâche lorsque j’écris la musique pour ces lignes, car toutes les petites nuances sont déjà présentes dans la toute première démo qu’elle m’a fournie. Cela me permet de créer une musique qui soutient pleinement les idées créatives de Zora pour la chanson. Je commence par construire la musique couche par couche sous la voix de Zora, ce qui est une façon très amusante et peut-être non traditionnelle de donner vie à nos chansons. La partie instrumentale de nos chansons commence généralement par le piano ou la guitare, mais il n’est jamais question de terminer cette section avant de commencer à travailler sur la batterie, la basse, les guitares et l’orchestration. Pour avoir une bonne idée de la direction que prend la chanson, j’ai vraiment besoin d’entendre les « bases » de tous les instruments. Une fois ce processus terminé, nous apportons nos chansons à notre formidable producteur Joost van den Broek pour y travailler ensemble, disséquer complètement toutes les parties et examiner d’un œil critique la structure et la chanson.
Vous travaillez encore une fois avec le producteur Joost van den Broek. Comment sa collaboration a-t-elle façonné le son de cet album, comparé à A Dark Euphony ?
René : Joost est absolument incroyable, une légende vivante. Il travaille sur la musique de BLACKBRIAR depuis notre EP « We’d Rather Burn » et nous n’avons jamais cessé de collaborer avec lui depuis. Joost joue un rôle essentiel dans notre processus créatif, en nous apportant une paire d’oreilles et un avis supplémentaire indispensable lorsqu’il s’agit d’écrire de bonnes chansons. Comme mentionné précédemment, lorsque nous avons terminé notre processus d’écriture, nous allons voir Joost et c’est généralement là que la magie opère. Joost a une façon impressionnante de comprendre exactement ce dont une chanson a besoin pour passer au niveau supérieur. Tout cela concerne uniquement l’écriture et la structure des chansons, mais Joost joue également deux autres rôles essentiels : il (re)fait l’orchestration de nos chansons et, ce qui est peut-être encore plus important, il mixe les chansons de BLACKBRIAR en laissant toute latitude à sa créativité et en faisant ce qu’il estime être le mieux pour notre musique. On peut affirmer sans risque de se tromper que sans lui, nous ne sonnerions pas comme nous le faisons aujourd’hui.
On mentionne souvent des “soundscapes cinématographiques” – comment crée-t-on cette atmosphère sur le plan instrumental et vocal ?
Zora : Tout commence toujours par les paroles ; elles donnent le ton, l’émotion et orientent tout ce qui suit. J’écris mes mélodies vocales en fonction du message des paroles, en laissant les mélodies prendre forme naturellement autour des mots. Une fois les lignes vocales en place, la musique est écrite autour d’elles. L’objectif est toujours de soutenir les voix et l’histoire qu’elles racontent. Nous nous posons donc les questions suivantes : de quoi est-ce que je parle dans ma chanson ? Que voulons-nous exprimer ? Quel genre d’univers créons-nous dans cette chanson ? C’est généralement ce qui guide l’atmosphère, tant au niveau instrumental que vocal.
Comment envisagez-vous les concerts à venir ?
Zora : Notre toute première tournée européenne en tête d’affiche approche à grands pas ! C’est à la fois très stressant et très excitant. Nous visiterons de nombreux pays, dont la France, et nous serons accompagnés du formidable groupe FOREVER STILL en tant qu’invité spécial.
Les fans se montrent enthousiastes dès la précommande (vinyles, collector, etc.) – comment vivez-vous cette attente ?
Zora : C’est vraiment un immense compliment que les gens veuillent précommander notre musique avant même de l’avoir écoutée. Ce genre de confiance est incroyablement spécial et cela nous motive à mettre encore plus d’amour et de soin dans tout ce que nous créons. Nous avons toujours ressenti un lien étroit avec nos fans grâce à cela. C’est aussi pourquoi nous avons toujours inclus les noms de toutes les personnes qui précommandent dans le livret de l’album ; c’est notre façon de les remercier et de les faire participer réellement à la sortie.
Si vous pouviez glisser un message secret à l’intérieur de votre album, que dirait-il ?
Zora : Même les fantômes laissent des indices derrière eux. Cherche la fleur. Elle sait ce qui va se passer ensuite.
Y a-t-il un moment d’enregistrement, un studio, une session improvisée qui vous a particulièrement marqué ?
Zora : Oui, c’était pendant notre processus d’écriture. Nous avons fait quelque chose de différent cette fois-ci : notre premier camp d’écriture BLACKBRIAR ! Nous n’avions jamais fait cela auparavant et je voulais que ce soit dans un endroit qui ait une signification particulière pour nous. Nous avons passé deux nuits dans le manoir « Until Eternity », datant du XIXe siècle, où nous avons tourné notre premier grand clip vidéo. Nous avons principalement travaillé ensemble sur la chanson The Hermit and the Lover et j’adore le résultat.
Enfin, quel message souhaiteriez-vous transmettre à ceux qui découvrent BLACKBRIAR avec « A Thousand Little Deaths »?
Zora : Si c’est la première fois que vous nous écoutez, bienvenue ! « A Thousand Little Deaths » est un album très personnel pour nous et nous sommes honorés de le partager avec vous. Nous espérons qu’il vous donnera des frissons, du réconfort, ou les deux.
Merci d’avoir pris le temps de répondre à notre interview.
Zora : Merci pour cette excellente interview !

BLACKBRIAR
« A Thousand Little Deaths »
Sortie prévue le 22/09/25
chez Nuclear Blast