Live Report ARSENAL ROCK FESTIVAL – Jour 2 – 30/05/2025 – Beautor

Lucie Sérannes, rédactrice et photographe pour Metal Rock Magazine, était présente à l'ARSENAL ROCK FESTIVAL pour sa cinquième édition !
Après une première journée déjà bien remplie à l’ARSENAL ROCK FESTIVAL entre sueur, décibels et cris du cœur, les festivaliers se sont réveillés sous un ciel bleu éclatant, bien décidés à remettre ça. Le camping, calme la nuit mais animé dès les premières guitares du matin, s’est peu à peu vidé vers les scènes.
Entre odeur de café, vinyle qui grésille et discussions sur les concerts de la veille, on sentait une effervescence particulière flotter dans l’air.
ORCHESTRE PUNK DE L’AISNE
Le festival démarre en fanfare avec les locaux d’O.P.A, et quelle entrée en matière ! Véritable ovni musical, ce collectif a revisité, avec une classe folle, des classiques de la chanson française – BASHUNG, BREL, AZNAVOUR – en injectant une dose de punk-ska-rock délicieusement surprenante.
Le public, encore à l’ombre des barnums pour fuir la chaleur, s’est laissé embarquer dans un voyage nostalgique mais résolument énergique. La reprise de “La Nuit je mens” version rock déstructuré a même arraché quelques frissons. Mention spéciale à la mise en scène sobre mais expressive, ainsi qu’au chanteur qui module sa voix avec une aisance bluffante. Premier concert, premier coup de cœur !
POGOTA
POGOTA, c’est l’ADN festif du punk-metal, version “on ne se prend pas au sérieux, mais on joue sérieux”. Ce fut un déferlement d’énergie, avec des morceaux aux titres déjantés, comme leur désormais culte “Trashtiflette”, qui ont fait sauter les premiers rangs.
Les guitares sont tranchantes, les refrains scandés à l’unisson et leur version punk de “Les Copains d’abord” (BRASSENS sauce pogo) a déclenché une vague de slams.
Ils ont transformé le champ en véritable terrain de jeu, ramenant l’esprit festif et bordélique du punk des origines. À revoir absolument ! C’est sûr, POGOTA nous a emmené à Pogoland.
BRASSEN'S NOT DEAD
Retour au gros son avec les Toulousains de BRASSEN’S NOT DEAD, qui ont littéralement retourné la scène. En reprenant GEORGES BRASSENS façon punk-rock rapide, joyeux, revendicatif, ils ont transformé la fosse en karaoké géant.
Le public chantait “Les Copains d’abord” comme un hymne et la version occitane de “Le Gorille” a mis tout le monde d’accord.
C’est drôle, irrévérencieux, hyper bien joué et ça respire la sincérité. Un des moments les plus fédérateurs de la journée !
VULGAIRES MACHINS
LE moment fort de la journée. Les Québécois de VULGAIRES MACHINS ont offert un set d’une intensité folle. Leurs morceaux, entre punk mélodique et rock engagé, sont portés par la complicité de Guillaume Beauregard et Marie-Ève Roy, leurs voix se répondent avec une puissance émotionnelle rare.
Le public, compact et ultra réceptif, a chanté fort, très fort !
ARNO FUTUR
Le pilier fondateur des SALES MAJESTES a débarqué tel un prophète punk, parlant fort à la foule avec des paroles percutantes et des riffs pleins de rage.
ARNO FUTUR, accompagné d’un groupe solide et d’une batteuse bluffante (chœurs compris), a balancé des titres qui collent à l’époque : “Sois pauvre et tais-toi”, “À bas la haine”, “Des lendemains qui crient”… Un concentré de rage, de lucidité et de punk pur jus.
Une véritable énergie percutante qui a su séduire le public du début à la fin du set !
Clôturer cette journée avec LOFOFORA, c’est comme finir un festin par un shot d’acide. Le groupe de Reuno a déchaîné une violence musicale maîtrisée, entre metal fusion et textes au scalpel. Après une scène au Hellfest 2024, quel honneur de les avoir à Beautor !
Pas de setlist officielle mais des titres phares comme “Les Gens”, “Utopia”, ou encore “Mémoire de singes” ont retenti. Le public était en transe, avec pogos à tous les étages et cris libérateurs.
Reuno a parlé, chanté, crié : il a transmis l’esprit d’un rock libre, engagé et profondément humain. Une fin intense, puissante, inoubliable !
Cette journée m’a lessivé, mais elle m’a surtout rechargée. J’ai vu des artistes généreux, des messages puissants, un public en or et cette alchimie rare qu’on ne trouve qu’à Beautor. L’ARSENAL ROCK, ce n’est pas juste une suite de concerts, c’est une famille de cœur, un refuge sonore pour les colères, les espoirs, les cris, les chants.
Place à la dernière journée qui s’annonce très festive et riche en émotion !