
C’est un choix curieux, presque déstabilisant, qui ouvre la soirée : JPEGMAFIA, une des figures du hip-hop expérimental américain, entre en scène, accompagné de ses musiciens et de sa rage électro-punk. Il se trouve face à un public essentiellement rock, voire néo-métal nostalgique et il a pourtant réussi à imposer sa présence. Sur fond de beats saturés, on entend résonner des titres comme « 1539 N. Calvert » ou « BALD! », qui incitent la foule à hocher la tête.
Le public, d’abord interloqué, finit par adhérer à l’énergie brute du show, 30 minutes de set pour nous convaincre, JPEGMAFIA a ensuite laissé place à la seconde première partie.
Changement d’ambiance radical dès les premières notes de ONE OK ROCK. Le quatuor japonais, déjà bien connu en France, entre sur scène comme à la maison. Leur son, mélange de rock alternatif, pop punk et accents post-hardcore, trouve immédiatement son public et met tout le monde d’accord !
Le chanteur Taka mène un show parfaitement énergique, il court, il saute, il nous impressionne. L’ambiance est présente, on pourrait croire que le groupe est co-tête d’affiche.
Les titres de leur dernier album, « Tropical Therapy », alternent avec le fameux son « We Are » co-produit avec Colin Brittain (nouveau batteur de LINKIN PARK) qui les rejoint sur scène mais cette fois-ci à la guitare.
La complicité avec le public est palpable et leur énergie débordante prépare idéalement l’arrivée de LINKIN PARK.
À 21h15, un compte à rebours de 10 minutes commence. Le public déchaîné crie les dernières secondes et puis les premières notes de « Somewhere I Belong » retentissent. Le public hurle. LINKIN PARK est là. Vraiment là.
Et nous voilà parti pour un show de deux heures livré par le groupe, en forme, comme on ne les a jamais vu. Les titres s’enchaînent à un rythme maîtrisé, qu’ils fassent parti des classiques qui ont forgé l’image du groupe, ou des nouvelles compositions qui affirment leur désir d’aller de l’avant.
« Crawling », « Burn It Down », « Castle of Glass »… Les transitions sont modernisées, les voix réinterprétées, mais l’émotion reste intacte. Emily Armstrong s’approprie les parties vocales de Chester avec une intensité respectueuse, sans imitation ni caricature.
Son duo avec Mike sur « Two Faced » est l’un des moments les plus forts de la soirée, sans compter son scream sur « Heavy is the Crown », que tout le monde, je pense, attendait d’entendre pour de vrai !
Mais c’est sur « In The End », classique du groupe de 2000, que s’est déclenchée la plus grande nostalgie ; Mike s’empresse de faire chanter les 80 000 personnes présentes dans le stade en courant avec son micro vers la fosse, un moment suspendu, les larmes se retenaient de couler.
Scène partagée avec Taka, le leader de ONE OK ROCK, qui reprend son micro pour rejoindre Emily sur « One Step Closer », les deux sont acclamés, ils se déchaînent sur scène !
En final, un « Bleed It Out » explosif, où les membres du groupe sont comme des gosses en colonie de vacances ; Emily chante dans le public, Mike saute partout, Phoenix, le bassiste, surprend tout le monde en descendant jouer dans la foule, mêlant à leur show une explosion de confetti qui les fait disparaître peu à peu.
Ils reviennent tous pour un dernier au revoir, déjà nostalgique des deux heures qui viennent de s’écouler, on a envie de participer à leur câlin collectif.
Plus qu’un concert, cette date au Stade de France a été une vraie célébration, en passant par la mémoire de Chester à la renaissance du groupe, le Stade de France a été le témoin privilégié d’un moment d’histoire musicale.
Set List
Rappel
24. Papercut
25. A Place for My Head
26. Heavy Is the Crown
27. Bleed It Out