
Enzo Cirillo et Ophélie Griffin, Rédacteurs et photographes pour Metal Rock Magazine, étaient sur place pour immortaliser cette Dernière journée du festival !
wyatt e
Début de cette dernière journée encore très chaude avec le groupe belge de doom / drone oriental WYATT E, avec son univers très marqué à travers une esthétique quasi cérémonielle.
Leur passage au MOTOCULTOR est l’occasion de présenter leur dernier opus ‘Zamāru Ultu Qereb Ziqquratu Part 1’ (Music from inside the Ziggurat) autour des mythes mésopotamiens.
Si j’avais totalement accroché aux morceaux que j’avais écoutés sur la playlist du festival, je regrette de ne pas voir le trio abrité sous le chapiteau, plus propice à dévoiler les secrets révélés par les compositions hypnotiques et immersives du trio.
ANGELMAKER
13h45, ANGELMAKER prend débarque sur la Dave, mais le deathcore canadien ne fait pas dans la tendresse. Dès les premières secondes, c’est une véritable tarte qui arrive dans la face du public encore en train de se réveiller. Les breakdowns s’enchaînent et les hurlements des deux vocalistes balaient toute trace de fatigue : impossible de rester immobile, la fosse se déchaîne.
La particularité d’ANGELMAKER ? Ses deux chanteurs qui se relayent et se répondent, ça fonctionne parfaitement en live ! L’un rugit dans les graves tandis que l’autre lacère les aigus et ce contraste donne une puissance supplémentaire à chaque morceau.
La setlist pioche largement dans « Sanctum » et « Eidolon », avec des titres comme What I Would Give ou Gutless, qui déclenchent des circle pits déjà impressionnants pour une heure aussi matinale. Le groupe, visiblement ravi de fouler une scène française, communique beaucoup avec le public, et l’énergie est réciproque : à mesure que les morceaux s’enchaînent, l’intensité monte d’un cran.
Au final, ANGELMAKER réussit son pari : ouvrir le dimanche avec un set massif, fédérateur et sans concession, qui a donné le ton pour la suite de la journée.
PARTY CANNON
Changement total d’ambiance avec la beach party organisée par les écossais de PARTY CANNON – gare aux coups de soleil. Avec un accent pareil, impossible de douter qu’ils viennent d’Écosse !
Sur scène, c’est le joyeux bordel autour de Tony Reddie. Le public en face n’est pas en reste et répond parfaitement aux injonctions de faire la fête sur fond de brutal death metal ! Au-dessus des tornades de poussière, on voit s’envoler des ballons de plage, des orgues gonflables et des canots.
Pour être honnête, même si leur musique ne m’a pas laissé de souvenir marquant, le concert de PARTY CANNON restera probablement le moment le plus déjanté du festival.
THROWN
On reste dans le Nord de l’Europe avec les suédois de THROWN – qu’on a pu notamment voir en tournée avec AUGUST BURNS RED. Le groupe revient sur scène avec désormais un premier album à défendre, ‘Excessive Guilt’ (2024).
Je reste un peu sur ma faim avec la prestation du groupe de metalcore – certes, c’est percutant, techniquement il n’y a rien à dire, mais il manque de l’interaction avec le public et malgré la chaleur ambiante, ça reste froid sur scène.
LOCOMUERTE
Ping Pong entre le Nord et le Sud. Retrouvons sur la Supositor Stage les furiosos de LOCOMUERTE, qui ont remplacé les américains DROPOUT KINGS, suite au décès d’Adam Ramey, chanteur et cofondateur du groupe.
A l’instar de PARTY CANNON un peu plus tôt dans la journée, c’est PARTY ON ! Ou plutôt FIESTA MUY BRUTAL !
C’est de nouveau parti pour les nuages de poussière dans le pit, témoins de la folie ambiante, jusqu’au final avec la fameuse course en crocodiles sur le titre “La vida loca”. Nous aurons droit en guest pour accompagner Steeven au chant Stéphane Buriez pour l’hymne “Barrio”.
“Merci le Motoc on s’en souviendra toute notre vie”, clame Nico – je pense que le public également !
ENSIFERUM
A quelques minutes de l’entrée d’ENSIFERUM, les organisateurs du MOTOCULTOR viennent nous prévenir que ce sera une version très épurée de la formation qui se présentera sur scène : ni backdrop, ni costumes qui font pourtant la réputation du groupe finlandais. Et pour cause, la compagnie aérienne qui les a menés jusqu’au festival a perdu l’ensemble des bagages. “Thank you Air France” comme le dira Petri Lindroos.
Le groupe ne se laisse pas démonter par ces problèmes logistiques et délivre un show plus brut, à l’image du très charismatique Sami Hinkka, prouvant qu’ils n’ont pas besoin de se travestir pour assurer une performance sans fausse note.
EXHORDER
Après une matinée déjà bien secouée, c’est au tour des pionniers du groove thrash de EXHORDER de prendre la relève. Les Américains montent sur scène avec un aplomb qui en dit long : plus de trente ans de carrière, et toujours cette rage intacte.
Dès Death in Vain, le ton est donné : riffs tranchants, groove ultra carré, et Kyle Thomas qui motive la foule avec une voix toujours aussi acérée. La fosse est évidemment au rdv et le groupe aligne les classiques avec une assurance presque déconcertante.
La setlist alterne entre morceaux phares de Slaughter in the Vatican et extraits plus récents. Desecrator et The Law déclenchent une réaction immédiate, tandis que les passages plus lourds rappellent à quel point le groupe a influencé des géants comme PANTERA.
Sans artifices ni mise en scène superflue, EXHORDER livre un concert brut et sans détour, où tout repose sur la force des riffs et la cohésion du groupe. Un set solide et fédérateur, qui a parfaitement lancé l’après-midi sous le signe du thrash le plus efficace.
FEAR FACTORY
Le groupe termine aujourd’hui au MOTOCULTOR une tournée de cinq semaines en Europe pour fêter les 30 ans de l’album emblématique du groupe ‘Demanufacture’ et qui occupera logiquement la plus belle part de la setlist. Un retour aux sources qui fait du bien pour nombre d’entre nous (moi incluse) surtout quand vient le titre “Replica”.
Milo, au chant depuis 2023, a parfaitement trouvé sa place au sein de la formation grâce à des performances vocales impressionnantes.
En attendant la sortie d’un prochain album – le premier avec Milo – le groupe fête dignement sur scène son dernier show de l’été avant de rentrer à la maison pour “fuck, drink and eat!”. Souhaitons-leur un bon repos avant de reprendre la route !
PRIMORDIAL
Voir PRIMORDIAL sur scène est toujours une expérience singulière, et ce set au Motocultor n’a pas fait exception. Alan Averill vit littéralement chaque mot qu’il chante : ses gestes, son regard, sa voix habitée captivent du début à la fin.
La setlist a balayé plusieurs époques du groupe, avec des moments particulièrement marquants sur To Hell or the Hangman et surtout Empire Falls, repris en chœur par le public. L’intensité est telle qu’on oublie le temps qui passe.
Pas de grands artifices, juste une sincérité brute et une puissance émotionnelle rare. PRIMORDIAL a donné un concert dont je me souviendrai longtemps.
LANDMVRKS
ENFIN ! Après les avoir ratés l’an passé au HELLFEST (immense regret), je me réjouis de voir enfin sur scène LANDMVRKS, l’un des groupes les plus prometteurs du metal français. ‘The Darkest Place I’ve Ever Been’, leur dernier album sorti en avril 2025, est pour le moment mon album de l’année. C’est d’ailleurs sur le titre “Creatures” que débute le concert chaud bouillon de la formation marseillaise.
Les lions sont lâchés dès le deuxième morceau “Death” où Flo encourage le public à slammer et c’est peu dire que ce dernier ne se fait pas prier ! C’est un flot continu et impressionnant de slam qui s’abat sur la Dave Mustage ! Les superlatifs se succèdent pour décrire la suite du concert mené avec furie et précision. Sur “Sulfur”, le groupe nous offre un mémorable wall of death.
Le rythme effréné auquel LANDMVRKS nous entraîne est entrecoupé de petits interludes, nous laissant reprendre notre souffle, entre démonstration de graph de Flo et reprise acoustique de “Suffocate”.
Une prestation solide, peut-être légèrement trop millimétrée, mais qui nous donne un incroyable avant-goût avant leur concert au Zenith de Paris en janvier prochain.
SUFFOCATION
Avec SUFFOCATION, on sait qu’on va prendre une claque, et c’est exactement ce qui s’est passé. Le groupe n’a pas attendu une seconde pour balancer ce qu’ils ont de plus violent, et la fosse est immédiatement devenue incontrôlable.
Les riffs lourds et ultra précis, la batterie qui mitraille sans la moindre coupure et un chant toujours aussi massif, c’est la recette parfaite pour des morceaux qui te tabassent du début à la fin. Quand résonnent des classiques comme Pierced from Within ou Infecting the Crypts, l’intensité atteint des sommets : impossible de rester en retrait, toutes la foule se déchaîne y compris dans le pit photo ou bénévoles comme photographes headbang de toutes leurs forces.
Pas de discours superflus, juste une démonstration de brutalité pure, livrée avec une précision chirurgicale. SUFFOCATION a rappelé à tout le monde pourquoi ils restent une référence absolue du death à l’état le plus pur, tellement des légendes qu’on pourra même apercevoir sur le coté de la scène Vogg de DECAPITATED ( présent pour performer avec MACHINE HEAD plus tard dans la soirée ), ainsi que Johnny Ciardullo (guitariste de ANGELMAKER et chanteur de CARCOSA) qui assisteront aux balances du groupe (Johnny fera même une apparition lors du show pour chanter au coté de Ricky Myers).
HARAKIRI FOR THE SKY
Le duo autrichien composé par JJ et Matthias Sollak se transforme en un quatuor avec l’ajout de Krimh à la batterie et Marrock à la guitare.
Le groupe a sorti un sublime album cette année ‘Scorched Earth’ et débute le concert avec le titre “Heal Me”, donnant le ton de la prestation du soir et parfaitement en phase avec leur dernier opus – un voile sombre et poignant enveloppe le public présent sous le chapiteau.
JJ incarne littéralement chaque note sur scène, comme possédé par la musique, tandis que les autres membres du groupe semblent plongés dans une transe introspective. Aucun mot n’est échangé avec le public — seule la musique parle, brute, sincère, implacable.
Un moment suspendu, dont personne ne ressortira indemne.
THE BLOODY BEETROOTS
Bientôt 20 ans que Bob “Cornelius” Rifo, alias THE BLOODY BEETROOTS, nous fait danser entre électro, dubstep et punk.
Je n’avais pas vu l’artiste depuis plus de 10 ans et j’avais hâte de le retrouver, avec le grand espoir que ce soit la version “live” qui nous soit présentée ce soir. Mais c’est seul derrière ses platines, tout au fond de la Massey Ferguscene, qu’on retrouve le DJ masqué.
Rifo vient régulièrement au contact en enchaînant acrobaties vertigineuses depuis ta table de mixage jusqu’au bord de la scène. Malgré la fatigue accumulée sur le weekend, le public présent en masse sous le chapiteau, libère toute son énergie dans une ambiance survoltée.
Je n’aurais pas vraiment le temps d’en profiter de mon côté car MACHINE HEAD arrive bientôt sur scène pour clôturer le festival.
KANONENFIEBER
Impossible d’oublier le concert de KANONENFIEBER. Dès l’instant où les musiciens apparaissent en uniforme, on est transporté dans une autre époque. La scène ressemble à un champ de bataille : sacs de sable, barbelés, fumigènes… chaque détail renforce cette atmosphère de guerre totale.
Musicalement, c’est une vraie déflagration. Les riffs sont tous aussi mémorable les uns que les autres et donnent envie à n’importe quel guitariste de les apprendre, le chant claquent comme des coups de feu, et les lights, couverts de brume, donnent l’impression que le public est lui aussi plongé dans les tranchées. Certains passages plus lourds et solennels ajoutent une gravité qui contraste avec la violence pure des autres passages.
Le plus marquant reste cette cohérence entre la musique et la mise en scène : on ne regarde pas juste un concert, on vit une reconstitution sonore et visuelle. Quand les dernières notes retombent, l’impression est d’avoir traversé quelque chose de beaucoup plus grand qu’un simple set de black/death.
C’est sans aucun doutes que KANONENFIEBER a livré l’une des prestations les plus marquantes du week-end.
MACHINE HEAD
Leur performance incroyable au HELLFEST l’an passé nous laissait présager le meilleur pour cet ultime concert du festival. On retrouvera d’ailleurs la même recette scénographique, entre les marteaux et dès gonflables, les cotillons et la pyrotechnie.
Si le groupe a dévoilé son onzième album ‘UNATØNED’ en avril dernier, c’est l’enchaînement de “Imperium” et “Ten Ton Hammer” qui ouvre le concert pour le plus grand plaisir des fans de la première heure.
Le groupe semble vraiment en forme ce soir, et comme à l’accoutumée, Rob Flynn a multiplié les échanges avec la foule, jusqu’aux jets multiples de pintes de bières, “Free beer!”.
Alors que la date au MOTOCULTOR marque la dernière date de la tournée européenne du groupe, ce dernier ne semble plus vouloir quitter la scène, offrant 15 minutes supplémentaires de show ! En tout cas, MACHINE HEAD a mis littéralement le feu ce soir devant 17 000 spectateurs – puisque même un incendie se déclare sur la droite de la scène, heureusement vite maîtrisé.
“Thank you MOTOCULTOR, for our first show here, you were an incredible crowd!” sera le mot de la fin. D’une façon générale, c’est un constat général que l’on pourrait appliquer à l’ensemble du festival, tant cette 16ème édition sera une réussite de A à Z.
Il est temps de refermer cette 16ème édition du MOTOCULTOR, qui aura su répondre à toutes les espérances, niveau programmation et niveau météo !
Un grand merci à toutes les équipes qui nous ont accueilli ce week-end, NRV Promotion, les bénévoles, les équipes techniques. Bravo aux festivalier.e.s pour leur énergie sans faille malgré les 35 degrés.
Les premiers noms de l’édition 2026, qui aura lieu du 13 au 16 août, ont été dévoilés lors de cette dernière journée : SLAUGHTER TO PREVAIL – AIRBOURNE – GODSMACK – DEATH ANGEL – MUNICIPAL WASTE – DEAFHEAVEN – FROG LEAP – KITTIE – SOEN – STEVE’N’SEAGULLS – VADER – WITCH CLUB SATAN – 200 STAB WOUNDS – MASTER BOOT RECORD – MONKEYS ON MARS – SIGNS OF THE SWARM
Les pass sont déjà en vente sur le site du MOTOCULTOR.