Live Report ONE OK ROCK + PALEDUSK – 10/10/2025 – Accor Arena – Paris


Lucie Sérannes photographe et Alexandre Farret rédacteur pour Metal Rock Magazine étaient sur place pour immortaliser cette soirée !
PALEDUSK
Il est 20h pile, le groupe japonais PALEDUSK entre sur scène sur une reprise dévastatrice de « Lose Yourself » d’Eminem, mettant immédiatement la barre très haute. Menés par le chanteur Kaito, Paledusk a attaqué avec une férocité déconcertante, mélangeant la brutalité du deathcore avec des touches électroniques glitchées qui rappellent autant un club berlinois qu’un mosh pit californien. Leur son, souvent qualifié de « Cyber-Core« , est un mur d’agression. Les breakdowns massifs étaient entrecoupés de samples tirés de jeux vidéo ou de synthés industriels, créant une dissonance fascinante. Le bassiste, Tsubasa, et le guitariste, Daisuke, ont assuré une fondation rythmique d’une précision chirurgicale, essentielle pour naviguer dans ces structures de chansons imprévisibles. Paledusk, loin de s’être laissé intimider par l’immensité de l’Accor Arena, a redoublé d’efforts. C’est sur le titre emblématique « BLACK ICE » que la connexion a été totale. Le mélange de mélodies entraînantes et de rythmes écrasants a forcé même les plus sceptiques des gradins à hocher la tête.
En 40 minutes chrono, Paledusk a prouvé qu’ils étaient bien plus qu’une simple mise en bouche. Ils sont le futur du metal japonais : audacieux, technique et viscéralement excitant. Le groupe a quitté la scène après un salut rapide mais sincère, laissant l’Arena à la fois étourdie par l’assaut sonore et revigorée par la décharge d’adrénaline. Leur performance était un électrochoc nécessaire, un « reset » brutal et cathartique avant l’arrivée des icônes. Paledusk n’a pas seulement réchauffé la salle ; ils l’ont incendiée et reprogrammée. Le chaos était calculé, le bruit était une mélodie, et Paris a eu un aperçu du metal de 2025. Une première partie qui a fait office de véritable déclaration de guerre. »

ONE OK ROCK
La tension était palpable ce vendredi soir à l’Accor Arena. Pas seulement l’électricité habituelle des grandes nuits rock, mais une charge magnétique, celle qui précède un orage d’émotions. ONE OK ROCK, le quatuor d’Osaka, était de retour dans la capitale pour y présenter son dernier album, l’énigmatique DETOX, dans le cadre de leur tournée mondiale 2025.
Dès les premières minutes, ce n’est pas un concert, c’est une communion. La salle est une marée de visages impatients. Quand les lumières s’éteignent enfin et que l’écran géant s’allume pour le VCR d’introduction – une séquence néo-futuriste évoquant une fuite salvatrice – l’onde de choc est immédiate. Puis, l’explosion. Avec « Puppets Can’t Control You« , un titre puissant du nouvel opus, le ton est donné. Taka (chant), véritable voltigeur de l’émotion, arrive sur scène, sa voix, tour à tour éraillée et cristalline, transperçant la clameur. Les fans, qui ont visiblement appris les paroles du nouvel album par cœur, chantent en chœur, créant un mur sonore qui rivalise avec les guitares acérées de Toru. Loin de se reposer sur leurs lauriers, le groupe a intelligemment mélangé les hymnes de leur riche discographie avec la matière brute de DETOX.
Les classiques comme « The Beginning » ont transformé la fosse en un pogo géant, la batterie implacable de Tomoya et la basse vibrante de Ryota servant de fondation sismique. Mais c’est sur les nouvelles compositions que la magie a opéré. « NASTY« , d’une noirceur industrielle, a révélé une facette plus sombre et expérimentale du groupe. Toru, lui, a coupé le souffle de l’Accor Arena avec un solo de guitare absolument magnifique, à la fois technique et chargé d’émotion, qui a suspendu le temps. Un moment particulièrement inattendu a surpris la foule quand le groupe PALEDUSK a fait irruption sur scène pour interpréter avec ONE OK ROCK le titre « C.U.R.I.O.S.I.T.Y. », injectant une dose d’énergie metalcore qui a fait exploser le pogo. Le moment fort de la soirée est sans doute arrivé avec la nouvelle ballade « Tropical Therapy« , où Taka a laissé la foule chanter le premier couplet a cappella, créant un silence suspendu, étoilé des flashs des téléphones – une forêt de petites lumières pour une thérapie collective. Ce qui rend ONE OK ROCK unique, c’est l’alchimie entre les membres et leur sincérité désarmante. Taka a pris plusieurs fois la parole, un sourire désarmant aux lèvres, pour exprimer sa gratitude : « Paris, vous êtes toujours fous, vous êtes mon pays préféré ! On a besoin de votre énergie pour notre DETOX ! »
Après une heure trente d’un set d’une intensité folle, incluant le poignant « Stand Out Fit In » et l’électrique « Make It Out Alive« , le groupe quitte la scène. Ils reviennent évidemment pour un rappel explosif. « +Matter » lance les hostilités avec une ferveur renouvelée, avant que l’hymne fédérateur « We Are » ne déchire l’air.
Le set se conclut sur une apothéose d’applaudissements. Le quatuor n’a d’ailleurs pas semblé vouloir quitter cette scène, multipliant les saluts et les remerciements sincères au public de l’Accor Arena, comme pour prolonger cet instant magique, laissant derrière eux la salle éreintée, en sueur, mais purifiée. Le 10 octobre 2025 restera la nuit où ONE OK ROCK a administré à Paris son propre « Détox » musical : une cure de jouvence rock, pleine de rage, de mélodie, et d’une énergie venue d’ailleurs. La promesse d’un nouveau chapitre, et l’impatience déjà d’une nouvelle déflagration.