Live Report EIVØR + ÁSGEIR + ELINBORG – 03/10/2025 – Interference – Balma Toulouse


Amélie MARI, photographe pour Metal Rock Magazine, était sur place pour immortaliser cette soirée !
Trois artistes venus des îles nordiques se sont produits sur la scène de l’Interference, la toute nouvelle salle de concert toulousaine. Un écrin spacieux, parfait pour accueillir cette soirée à la croisée du folk, de la pop et des paysages sonores nordiques.
ELINBORG
C’est ELINBORG Pálsdóttir qui ouvre la soirée, accompagnée de deux musiciens. Elle a la lourde tâche de réchauffer la salle.
Dès les premières notes, on reconnaît cette signature vocale féroïenne, ce timbre clair et profond, proche de celui de sa grande sœur EIVOR.
Sa musique, entre électro-pop atmosphérique et folk moderne, enveloppe doucement le public. C’est à la fois intime et aérien, une invitation au voyage intérieur.
Le set est court, précis, maîtrisé. Sa voix brille sur des textures électroniques subtiles.
Je repars avec l’album Í ÆvIr, disponible au stand de merchandising, alors qu’il ne sort qu’à la fin du mois. La magie est là.
Ásgeir
Le multi-instrumentiste ÁSGEIR Trausti Einarsson entre ensuite seul sur cette grande scène.
Entre ses deux claviers, sa guitare folk et ses percussions électroniques, il tisse un univers sonore minimaliste et ciselé. Chaque son, chaque boucle semble pesé, calibré avec soin.
Son folk moderne islandais repose sur la subtilité et l’équilibre. C’est très bien exécuté, tout en finesse, mais je ne suis pas son public. L’émotion ne m’a pas vraiment atteinte, même si le talent est indéniable.
EIVØR
Enfin, place à EIVOR, que le public attend avec ferveur. Dès les premières secondes, elle captive, portée par un univers sonore d’une intensité rare. Son set est éclectique, tissant un voyage à travers son répertoire entre morceaux anciens et plus récents, avec une sélection qui reflète parfaitement la richesse de son univers.
Le concert s’ouvre sur « Jarðartrá » et « Salt », qui plongent immédiatement la salle dans une ambiance à la fois mystique et terrienne. Sur « Gullspunnin » et « Í Tokuni », la voix d’EIVOR se déploie avec une clarté presque irréelle, soutenue par des nappes électroniques subtiles et des percussions aériennes. L’énergie monte avec « Livstræðir » et l’épique « The Last Kingdom », moment intense avec le public, qui retrouve les sonorités emblématiques de la série éponyme qui l’a fait connaître dans le monde entier.
La tension retombe doucement avec « Hymn » et « Let It Come », deux titres d’une grande délicatesse, avant que « Boxes » et « So Close to Being Free » ne viennent réinstaller une rythmique plus moderne, plus pop. Puis vient la surprise : une superbe reprise de “Us and Them” de PINK FLOYD, magistralement réinterprétée avec cette touche nordique propre à EIVOR.
Sur la fin du set, « Enn » et « Upp Úr Øskuni » – ce dernier partagé en duo avec sa sœur ELINBORG – marquent les esprits par leur intensité émotionnelle. Les deux voix se mêlent et se répondent dans une harmonie pure, rappelant la force du lien familial et artistique qui les unit. Le public, suspendu à chaque note, retient son souffle.
En rappel, « Trøllabundin » et « Falling Free » viennent clore la soirée avec une puissance à la fois brute et poétique. La salle entière vibre, portée par la voix d’EIVOR qui passe de la douceur la plus fragile à une puissance quasi chamanique. Une conclusion grandiose pour un concert où chaque morceau, chaque silence, chaque souffle semblait chargé d’émotion et de sincérité.