Ophelie Griffin 
Ophélie Griffin journaliste et photographe pour Metal Rock Magazine, était sur place pour immortaliser cette soirée !
SEVEN BLOOD
Une partie du public est encore dehors dans l’attente de rentrer dans la salle quand débute la soirée. Je m’étonne de voir la salle aussi remplie alors qu’il est encore tôt et surtout en période scolaire. C’est une bonne surprise et je mesure la notoriété grandissante (voire établie !) des groupes jouant ce soir, ANKOR en tête.
SEVEN BLOOD est un groupe venu tout droit de Berlin composé d’Azaria au chant, de Josi à la basse, d’Oli à la guitare et d’Anfy à la batterie. La formation est jeune et s’il y a du rodage à faire, les titres sont accrocheurs, de l’énergie est déployée pour interpréter ses morceaux oscillant entre emo metal et rock. SEVEN BLOOD vient de sortir son premier single « Monsters ».
Les membres semblent être contents d’être là, ça sera d’ailleurs une composante commune aux trois groupes ce soir. Trente petites minutes qui filent à toute allure, une belle entame de soirée.
conquer divide
Après un changement de plateau très rapide, c’est l’heure pour les américains de CONQUER DIVIDE de se présenter devant la foule parfaitement compacte de Petit Bain.
Dès le premier titre « Atonement », on nous annonce la couleur ! Je suis d’emblée conquise par l’alternance de la voix claire de Kiarely « Kia » et du scream de Spencer à la basse, même si je regrette de ne pas l’entendre suffisamment quand il pousse sa voix (mais cela est peut-être dû à ma position sur le côté de la scène).
Chaque titre est présenté par Kia et on découvre un engagement total de chaque membre du groupe dans l’interprétation, voire l’incarnation, des messages transmis ce soir. Au-delà des deux chanteurs, les deux guitaristes et le batteur officient en parfaite harmonie et font écho aux paroles silencieusement. C’est le deuxième et dernier album du groupe « Slow Burn » (2023 – Mascot) qui est mis à l’honneur ce soir.
Ce soir est le troisième passage de CONQUER DIVIDE dans la capitale. Si l’ambiance est au départ mesurée, à force de demander (Paris serait-elle la seule date calme ?!), le public se lâche enfin. À tel point qu’on sent la péniche tanguer ! « The boat that rocks! »
Les titres s’enchaînent, entre morceaux énervés (« Pressure », « Wide Awake », « Bad dreams » ou encore l’ultra-efficace « System failure ») et morceaux plus calmes (« Invisible » – « for those who don’t feel to belong, we love you »), permettant à Kia de démontrer toute sa richesse vocale.
Le concert se termine avec un public conquis par cette prestation. Un groupe à suivre !!
ANKOR
Je ne sais plus exactement comment j’en suis venue à entendre parler de ce groupe espagnol (ou plutôt multiculturel, avec ses composantes britannique et grecque). Peut-être à l’occasion de leur passage au Hellfest l’an passé. Mais toujours avide de découverte, j’étais curieuse de découvrir ce groupe en live. En tout cas, je sens une réelle attente autour de moi.
Débarque Jessie Williams avec son petit béret à la « Emily in Paris » sur le titre « The World Is a Cruel Place… And It Is Also Very Beautiful » introduisant le dernier EP d’ANKOR, « Shoganai » (2024). La comparaison avec Emily s’arrête là ! Dès les premiers riffs, c’est une déflagration metalcore qui s’abat sur nous avec le titre « Venom ». Je n’étais littéralement pas prête. Les tout premiers titres s’enchaînent sans aucune pause, sans reprendre son souffle. Le public ne se fait pas prier pour se déchaîner dans le pit cette fois !!
Jessie prend la parole pour remercier les deux précédents groupes et particulièrement ses composantes féminines, nombreuses sur scène ce soir, c’est à noter ! Le titre suivant, « Shhh…(I’m Not Gonna Lose It) qui date de 2017, leur est dédié, ainsi qu’aux haters qui pensent que les femmes n’ont pas leur place dans la scène metal. « Women can do metal, right?! »
Une toute autre ambiance s’installe avec le titre « Oblivion », une vive émotion s’empare de Jessie et se transmet au public. Moi-même, ne connaissant pas le thème de cette chanson, je me sens happée. Ce morceau est spécial pour Jessie, car il parle du suicide de son père survenu il y a quelques années. Malgré ce thème très sensible, la musique d’ANKOR est une ode à la résilience, à l’amitié, aux personnes qui nous entourent et qui nous aident à surmonter les épreuves. Ce n’est pas pour rien que le dernier opus du groupe porte le nom « Shoganai » : ce terme japonais est employé pour signifier l’importance de l’acceptation et est utilisé pour remonter le moral de quelqu’un qui connaît un épisode difficile en lui signifiant que parfois, certaines choses négatives adviennent sans qu’on n’y puisse rien. Ce quelqu’un ce soir, c’est le public et Jessie le remerciera vivement d’être présent ce soir et de les soutenir.
Une petite pause s’impose pour se remettre, à l’occasion d’un solo d’Eleni à la batterie qui ne quittera pas son sourire de toute la soirée.
Petite mention pour les 3 membres masculins (guitares-basse) dont la connivence ne fait aucun doute et qui n’hésitent pas à seconder Jessie sur le chant.
Le groupe revient pour le titre « Poisoning » puis quitte de nouveau la scène, c’est brutal ces changements de rythme ! Surtout enchaîné avec le titre « Darkbeat » et son metal techno, à la limite de la feria. Petit Bain tremble comme jamais !
Toutes les bonnes choses ont une fin et c’est avec une cover de « Moonlight Shadow » que se termine le concert. Le groupe ne semble pas vouloir quitter la scène et le public non plus ! Merci à Veryshow et aux équipes de Petit Bain pour l’organisation de cette mémorable soirée, avec une belle mise à l’honneur de composantes féminines. Je veux encore de nombreux mardis soir à tanguer sur la Seine !
