Chronique – VIGLJOS -Tome II – Ignis Sacer

C’est le titre « Sowing »  (Semer) qui ouvre l’album. Ici on s’adapte au rythme de la nature et des éléments, on entend un instrument peu répandu dans le Metal : le Mellotron, clavier polyphonique qui été très utilisé dans les années 60/70 et que l’on retrouve surtout dans les formations de Metal Progressif.

Quand on sème il pousse : « A Seed of Aberration » (Une graine d’aberration), en est un témoignage. Ce morceau quelque peu psychédélique, nonobstant l »influence Black Metal Oldschool illustre la pousse du blé, et le groupe va au bout de son génie créatif par des solos alambiqués et des voix aiguës torturées, où l’on ressent une joie paradoxale, bien familière dans le monde paysan. 

Evidemment, il arrive parfois que poussent de mauvaises herbes « The Rot » (la Pourriture). Le morceau, au rythme nonchalant et pesant, rappelle quelques sonorités que l’on retrouve notamment dans le DSBM.  C’est ici qu’on rentre réellement dans le vif du sujet : le fameux poison du nom de « Claviceps ». Ce morceaux qui a récemment été révélé au grand public et qui est disponible en streaming. C’est violent, c’est étouffant, ça rentre dans le corps, dans le cerveau, dans l’âme comme du poison et cela fait des dégâts, de bon augure pour la suite ;  on continue avec « Dellusion of Grandeur » et ses arpèges relativement accessibles, puis nous poursuivons avec les riffs planants de « Decadency and Degeneration » qui nous prouve la qualité de la musique tout en respectant les codes du genre.

Les conséquences du poison se font sentir pour créer « Harvest », (la Famine) ce morceau nous fait sombrer dans les profondeurs d’un estomac vide, où l’on crie son désespoir, sur une production sur-saturée, mélodies harmonieuse et groove se fondent parfaitement dans ce morceau aussi complexe que magnifique, se terminant sur le chant des oiseaux afin de démarrer un nouveau cycle. 

 « Fallow – A New cycle Begins« , le plus dur est derrière nous ; le Mellotron, utilisé en intro, fait son retour. Un nouveau cycle commence qui nous rappelle finalement celui des saisons, la terre sur laquelle nous sommes encrés.

Cet album est un chef-d’œuvre auditif nous incitant à prendre le temps, à respecter son rythme et celui de la nature. A écouter dans un environnement paisible, dans son canapé ou bien sous un arbre.