Chronique – …AND OCEANS « The Regenaration Itinerary »

Pour ce septième album paru chez Season of Mist, …AND OCEANS repousse les limites du metal extrême, avec un black puissant, dépouillé, majestueux et mélodique, en incorporant des variations de styles peu connues dans le metal habituellement. 

Ce nouvel album, vaguement inspiré conceptuellement par « The Alchemist », le roman de Paulo Coelho publié en 1988, traite de développement personnel et de la poursuite de ses rêves. Cet opus explore les dualités comme la lumière et l’obscurité, le chaos et l’ordre à travers les paroles profondes de Mathias Lillmåns et les compositions magistrales du groupe.

L’arrivée de Matthias Lilllmans (FINNTROLL, FESTERDAY, DISPYT …) dans la formation en 2020, ne fait qu’accroÎtre le succès du groupe qui  s’était déjà essayé à quelques expérimentations musicales en 2001 sur « A.M.G.O.D ». On peut sans gène dire que le groupe est continuellement en évolution musicale et technique, sans jamais mettre de côté la tristesse, propre à la scène finlandaise.

« Ce nouvel album peut être considéré comme une synthèse de l’ensemble de notre catalogue », suggère Lillmåns. « Mais il y a aussi de nouveaux niveaux d’extrême, des niveaux que nous n’avions jamais atteints auparavant. Ces chansons exigeaient simplement un chant plus dur. Les riffs l’exigeaient et qui suis-je pour désobéir ? ».

On découvre cet album avec « Inertiae », le premier titre des 10 chansons que compte l’album;  majestueux et spectaculaire morceau de black mélodique et technique, qui peut même vous amener à Berlin en un clin d’oeil avec quelques notes EBM et industrielles. 

On continue avec « Förnyelse i Tre Akter », qui signifie « Renouvellement en trois actes » en suédois, la deuxième langue en Finlande. Un son black comme l’apprécieront les amateurs du genre ; un morceaux brutal qui n’est pas sans rappeler les vieux BEHEMOTH et autre BELPHEGOR, avec une petite touche HARAKIRI FOR THE SKY, changement de tempo et tremolo picking sont de la partie, un véritable régal pour les oreilles. 

« Chromium Lungs, Bronze Optics » très mélodieux qui prend aux tripes, les finnois nous emmènent à travers un voyage intergalactique, où se mélange lumière et obscurité, cette ambivalence est manifestée par un morceau de black plus traditionnel et pour le coup, cela transpire la rage. 

« The Form and the Formless » nous sort de notre zone de confort avec une expérience électronique exécutée avec talent par le groupe, qui certes peut nous surprendre mais qui n’est pas désagréable. 

Nous continuons notre voyage avec « Prophetycal Mercury Implement », un enivrant black metal plus mélodieux cette fois-ci, qui nous rappelle DIMMU BORGIR ou encore CELTIC FROST. La mélodie se fait attendre, discrètement pour ensuite devenir reine. Après l’intensité brute de « The Fire in Which we Burn », qui fera plaisir aux amateurs de Death Metal, nous entrons au cirque avec « The Way of Sulphur », avec son rythme industriel et un clavier en arrière plan laissant transparaître une certaine joie. Puis, c’est au tour de « I am Coin, I am Two » qui paraît sombre au premier abord et se révèle plus lumineux au fur et à mesure que l’on avance dans le morceau. 

« Toward the Absence of Light » manifeste une certaine rage qui peut faire écho à celle que l’on on a tous au fond de chacun de nous. On évolue une fois de plus dans la transcendance avec le chant guttural et plus gras de « The Terminal Filter ». Quand il n’y en a plus, il y en a encore, les finlandais nous gratifient de deux bonus tracks tout aussi somptueux et honorable. De la même manière, l’ensemble de l’opus est une explosion de rage et d’onctuosité, aussi complexe que magnifique, il conviendra parfaitement aux amateurs de musique raffinée et travaillée et non moins bestiale. 

Après quelques releases party en Finlande, vous pouvez retrouvez le groupe tout l’été sur de nombreux festivals européens tel que Le PartySan en Allemagne, ainsi qu’au Kaaos Festival en Finlande.