
Burning the Oppressor
Burning the Oppressor
A l’occasion de la sortie de « Waking Nightmare » le 18 avril 2025, nous avons rencontré Kevin Bordello. Cette entrevue nous a permis de nous épancher sur les thématiques qui traversent l’album, et bien plus …
Votre nouvel album s’intitule « Waking Nightmare ». Un titre fort, presque cinématographique. D’où vous vient cette idée ?
Je me suis réveillé un matin avec ces mots en tête. Ils se sont imposés comme une évidence : j’étais en plein deuil à ce moment là, c’était une période très compliquée et ce titre est apparu comme une fulgurance tant il encapsule tout ce que j’ai ressenti, cette impression d’être coincé dans un cauchemar éveillé, cette accélération brutale de la vie quand on perd quelqu’un, conjugué à la nécessité d’avancer. Comme si je devenais prisonnier d’un cauchemar lucide.
C’est donc un album profondément personnel ?
Oui, incontestablement, c’est un album qui, né dans l’obscurité et cette noirceur, traverse l’ensemble des morceaux. C’est ce qui, je pense, les rendent si singuliers.
Pour la réalisation de « Waking Nightmare », vous avez continué votre collaboration avec Christian Donaldson …
En effet, Christian Donaldson est un véritable partenaire de confiance. Nous avions travaillé en étroite collaboration avec lui sur les albums précédents et il revient ici avec la même exigence, la même précision chirurgicale. C’est un « chef d’orchestre » discret, mais décisif. Il sait comment sublimer nos idées sans jamais les trahir.
Comment s’est déroulé la composition de l’opus ?
L’ossature vient en grande partie du travail de Jean-François Roy, qui a composé 24 morceaux durant la pandémie. Nous avons sélectionné ceux qui nous touchaient le plus, intimement. Les riffs de guitare étaient déjà pensés et travaillés, et la voix s’est greffée dessus de manière très naturelle, il y a eu une sorte d’harmonie qui s’est faite très naturellement.
Justement, puisque tu abordes la question de la voix, je trouve que la tienne a beaucoup évolué durant ces dernières années …
Oui, j’ai la chance de monter sur des scènes très différentes depuis de nombreuses années et de rencontrer des personnes qui m’ont beaucoup inspiré. Elles m’ont permis de comprendre comment travailler la modulation de ma voix, de la nuancer … afin de lui permettre d’aborder un registre vocal plus large.
Musicalement, « Waking Nightmare » semble s’éloigner de l’esprit de « Damnation ». Qu’est ce qui le distingue selon vous ?
« Damnation » était très ancré dans dans une tradition metal américaine. « Waking Nightmare » est plus hybride : on ressent des influences hardcore, comme sur le morceau « Animal », mais nous n’avons pas mis de côté nos racines mélodiques, qui se ressentent sur « Eternal Rest ». Ce mélange de genres reflète notre état d’esprit au moment de la composition de l’album.
Je trouve qu’il y a un morceau qui se distingue particulièrement des autres : « Slayer Princess ». Quelle est sa genèse ?
C’est un titre symbolique, avec une énergie brute. Le clip, qui est en 3D, met en scène un personnage qui incarne une colère profonde, une révolte face à l’injustice de la vie. C’est un exutoire, à la fois violent et poétique.
Quel regard portez-vous sur « Waking Nightmare » ?
C’est un album dont nous sommes très fiers, qui représente un accomplissement tant sur le côté artistique que humain. Il est probablement notre album le plus abouti… pour l’instant.