Live Report GRAF ZEPPELIN FESTIVAL – Jour 1 – SALÒ + AORLHAC + VERSATILE + PÉNITENCE ONIRIQUE + SHAÂRGHOT + LES PROJETS D’ATHENA – 30/05/2025 – Espace Culturel – Lessay
Cyril Fayel 
Cyril Fayel, photographe et rédacteur pour Metal rock Magazine, était à lessay pour immortaliser cette soirée !
C’est sous un soleil généreux que je me suis rendu à la sixième édition du Graf Zeppelin Festival. Un évènement metal qui s’est déroulé le 30 & 31 mai 2025 à l’Espace Culturel de la commune de Lessay dans la Manche. Pour des raisons personnelles, je n’ai pu assister qu’à la première journée et quelle déception de ne pouvoir y retourner le lendemain, tant l’accueil et l’ambiance furent chaleureux. On peut dire sans hésitation que le staff du Graf Zeppelin sait recevoir et fait bien les choses. Une entrée sublimée par les sculptures de l’artiste d’origine mexicaine Guy Fautsch. Des œuvres de métal, s’inspirant des récits cauchemardesques de H.P. Lovecraft, trônant sur leur stèle font toujours leur effet d’admiration. Des démonstrations d’artisanats et de vie de camp ont également plongées les festivaliers au cœur du Moyen-Âge avec, pour points culminants, des combats de béhourd, ces célèbres affrontements sans pitié de chevaliers en armure, entre chaque concert.
Ce tour de site effectué, je me dirige vers la salle qui rassemblera, sur l’ensemble du week-end, plus de six cents festivaliers et qui verra jouer, notamment ce soir, six groupes d’exception. À tendance black metal (indus, épique, crust) et metal indus, la programmation annonce de gros moments avec SALÒ, AORLHAC, VERSATILE, PÉNITENCE ONIRIQUE, LES PROJETS D’ATHENA et pour tête d’affiche, SHAÂRGHOT.
SALÒ
C’est avec un groupe local, formé à Cherbourg en 2019, que le festival débute. SALÒ est un trio d’hommes enragés qui déchargent leur haine à travers un premier album « L’Appel Du Néant » (Source Atone Records, 2024), aux samples dérangeants. J’attendais tout particulièrement de voir ce groupe sur scène, pour les écouter très régulièrement et voir ce que cela peut donner en live. Mon verdict est sans appel. J’ai adoré la prestation. Un black metal très immersif et sans retenue à découvrir impérativement.
AORLHAC
Le black metal épique et occulte d’AORLHAC prend le relais peu après. Formé en 2007 et avec quatre albums à leur actif, le groupe maîtrise la scène et nous emmène avec lui, lutter face aux vents, tournoyant comme des feuilles dans un tourbillon de mélodies enivrantes. Un très bon moment qui a contribué à l’échauffement de la salle. Un incontournable du black français qui fait son premier passage en Normandie, me semble-t-il, n’était donc pas à louper.
VERSATILE
Le troisième groupe à monter à bord de ce vaisseau des airs qu’est le Graf Zeppelin, n’est autre que VERSATILE. Si vous suivez un peu l’actualité de Metal Rock Magazine, vous avez très certainement remarqué que je parle souvent de ce groupe venu de Genève et à l’univers théâtral unique. Le nouveau fer de lance du label Les Acteurs de L’Ombre a le vent en poupe et prend toute sa dimension sur scène. Cette fois-ci encore, j’ai pris une claque visuelle. Au vu de l’affiche, j’espérais qu’une chose se produise et elle se produisit. Un titanesque duo entre Etienne de SHAÂRGHOT et Hatred Salander sur le titre « Alter Ego », tiré du premier album de VERSATILE, « Les Litanies Du Vide ». Deux univers en parfaite symbiose réunis sur un titre collaboratif et qui ont déchainé le public. VERSATILE est un groupe à suivre de près.
PÉNITENCE ONIRIQUE
C’est de nouveau avec une pépite masquée de LADLO que le show se poursuit. Un groupe à l’identité également très marquée et aux sonorités mélancoliques, formé en 2010. PÉNITENCE ONIRIQUE en impose très clairement par sa prestance scénique. Le genre de black que vous emmène dans une sorte de torpeur spirituelle et vous guide dans les tréfonds de votre âme. C’est un concert qui se contemple, qui laisse le champs libre à l’évasion mystique. A voir absolument.
SHAÂRGHOT
Le moment tant attendu, celui pour lequel nous voyons certains visages se transformer, enduis d’une épaisse graisse d’un noir profond et brillant, arrive dans une atmosphère des plus bouillante. Un concert de SHAÂRGHOT est toujours un gage de voyage dans un monde dystopique. J’ai envie de dire « installez-vous confortablement dans votre fauteuil et profitez du voyage pour vous immerger dans le lore » mais les shows des Shadows sont si intenses que ce serait impossible. À mi-chemin entre les démonstrations énergiques de concerts punk, le théâtre, le cinéma, la mise en scène, les artifices et les interactions avec le public, les mots « spectacle vivant » prennent tout leur sens. On ne peut être que subjugué devant un concert de SHAÂRGHOT tant tout est fait pour être en complète immersion dans cet univers entièrement sorti de l’imagination d’Etienne Bianchi. Même si l’on n’est pas adepte de l’industriel, du punk ou du post-apocalyptique (ce qui n’est pas mon cas en l’occurrence), on est obligé de reconnaitre la puissance du groupe et n’avoir jamais assisté à une de leurs représentations serait limite un crime. Le public a fini en wall of death, en pogo, maculé de noir, dans une sorte d’euphorie collective. Le Graf Zeppelin a vu les Shadows envahir la salle.
Un duo venu tout droit d’un futur apocalyptique (d’origine normande si je ne me trompe pas) a magistralement clôturé cette soirée. Je devrais d’ailleurs plutôt dire un trio. Car Antoine Leboisselier (guitare) et Audrey Berset (chant) sont accompagnés d’un drummerdroïde répondant au nom d’HADES-06. Et c’est effectivement la particularité du groupe, car il ne s’agit pas simplement d’un automate qui simule des mouvements, mais bel et bien d’un « musicien » à part entière qui tape sur les fûts. C’est bluffant d’efficacité. LES PROJETS D’ATHENA voit le jour dans un monde futuriste duquel les membres sont revenus au 21éme siècle, avec un message d’avertissement pour l’Humanité et ainsi révéler le bon côté de la nature humaine. Un projet louable, honorable et d’actualité. La trame de fond est posée sur un metal/electro qui frappe fort et qui a comblée les derniers festivaliers du Graf Zeppelin.
Une première soirée de la sixième édition du Graf Zeppelin Festival plus que réussie. Je remercie chaleureusement Thomas Dobrowolski, président de l’association, d’avoir accepté ma demande d’accréditation ainsi que toute l’équipe qui m’a accueillie les bras ouverts. je vous laisse vous diriger sur les réseaux officiels du Graf Zeppelin festival pour les comptes-rendus de la soirée du 31 mai.
