Live Report HELLFEST 2025 « Out Of Bounds » – du 19 au 22 juin – Clisson

Anaïs Di Gregorio photographe et Léa Varenne rédactrice pour
Metal rock Magazine étaient presentes pour couvrir l'édition 2025
du Hellfest
Hors-limites, voilà à quoi pouvait se résumer l’édition 2025 du Hellfest, dont le titre éponyme, Out of Bounds, était bien à propos. Hors limites du mercure dans le thermomètre puisque celui-ci a grimpé jusqu’à une quarantaine de degré durant les quatre jours de festival, mais surtout hors limites sonores avec une programmation singulière cette année.
4 jours de festivals ou l’art de mener un train d’enfer !
Du 19 au 22 juin 2025, quatre jours de festivals, 280 000 festivaliers, 184 groupes sur les 6 scènes que l’on ne présente même plus – MainStage 1&2, Altar, Temple, War Zone et Valley – et tant d’autres entre Purple House, Hellstage et autres lieux destinés à la musique sur le site du fest.
Certaines têtes d’affiche habituées – SCORPIONS, JUDAS PRIEST – côtoyaient d’autres groupes de retour sur la scène – LINKIN PARK -, en passant par des noms plus étonnants pour le festival – MUSE -, d’autres habitués – KORN -, certains déjà vus deux ans auparavant – THE HU, ELECTRIC CALLBOY -…
Bref, le Hellfest, avantage conféré par le statut de festival, permet aux petits groupes émergents de côtoyer des confirmés, apportant ainsi avec eux l’avenir du metal et ce à quoi s’attendre pour la prise de relève. C’est cette hétérogénéité qui permet le partage des apprentissages et expériences. Ainsi, cette année, nous avons pu découvrir de jeunes groupes, novices dans le metal, qui ont l’occasion de pouvoir se produire sur la place centrale de la Hellcity, à la Hellstage. POGO – formé en 2023 d’un membre de HORSKH (metal indus) et d’un de TETRA HYDRO K (dub), PUFFER – groupe formé en 2023 et originaire du Canada, RONKER – venant du Royaume-Uni et formé en 2020, ou encore SEPTARIA – jeune groupe du Sud-Est de la France formé en 2021.
Cette année, en plus de la Hellstage, une nouvelle scène, la Purple House, a fait son entrée en scène au Hellfest. Ce lieu, dans lequel se trouvait une scène à 360° entourée de barreaux, accueillait performances corporelles et petit concerts, dans une ambiance jeu d’arcades. Sous ce chapiteau noir, on bouillait.
Un festival de musique, c’est aussi l’occasion pour tous les fans du genre de se regrouper en une communion musicale pendant quelques jours. Parce qu’il est question d’épuiser ses oreilles de metal ! Et l’on se trouve alors embarqués dans un monde parallèle, où il n’est pas rare d’entendre des festivalier.ères s’échauffer leurs cordes vocales et pousser leur meilleur scream ou growl aux douches communes. Où, entre deux concerts, l’oeil est toujours occupé et attiré de-ci, de-là par une curiosité : festivaliers en cercle sur la pelouse en position de work-out pour une petite séance de pompes sous 36°, festivalier rentrant sur le site avec un bouquet de… poireaux !
Et finalement, où il n’est pas rare non plus, de voir des festivalier.ères, à la nuit tombée, troquer les sonorités saturées qui fait l’essence de leur discographie, contre les Démons de minuit ou du Céline Dion en allant danser au Macumba du camping.
Sous la chaleur d’Hadès !
La chaleur ne frappait pas que sous la cloche de la Purple House. Même à l’extérieur, elle était écrasante. Entre deux concerts, et en de nombreux endroits sur le site du festival, c’était chose commune de voir les bénévoles avec des lances à incendie arrosant d’eau les festivalier.ères et toutes celles et ceux qui stationnaient en plein cagnard pour attendre les groupes. À mi-chemin entre l’espace Valley/War Zone et les mainstages, tout le monde se réfugiait sous les rares arbres du site, en quête d’un morceau d’ombre pour ne pas fondre au soleil, où éviter toute déshydratation en eau … car là-bas, la déshydratation en bière est chose impossible ! Ces pics de chaleur à répétition ne peuvent obstruer la place plus que primordiale du réchauffement climatique au sein de l’industrie musicale, qui par ses shows époustouflants, auxquels nous sommes heureux d’assister, les étoiles pleins les yeux, pose le problème des émissions liées au transport et à toute la logistique et divers artifices.
Chacun à son échelle, une partie de la scène metal essaye de s’engager au profit de la conservation des écosystèmes. Y allant à grands renforts de popularité et relais multiples par des groupes pesant dans l’univers du metal, l’association Savage Lands, fondée par Sylvain Demercastel en 2022, se présente comme « l’ONG metal au service de la biodiversité », laquelle a présenté, lors de sa conférence de presse du vendredi 20 juin, les actions qu’elle avait déjà mis en place. Nous avons ainsi pu apprendre qu’en terme d’actions concrètes, l’association a participé à la création d’îlots forestiers interdits à l’exploitation forestière afin de laisser la forêt à sa libre évolution. L’occasion de montrer que l’argent investi par certains groupes (le groupe de folk HEILUNG verse 1€ par billet vendu à l’association) est utilisé à des fins de reforestation majoritairement.
Découverte du parc d’attraction du metal, où se côtoient metalleux confirmés et festivaliers en quête de découverte. Les festivalier.ères, de manière équivoque, s’y retrouvent pour festoyer en musique pendant ce long weekend, rappelant l’adage selon lequel « la musique adoucit les moeurs ». D’aucuns pourront dire « cela dépend de la musique… », argument à débattre quand on voit l’humanité qui peut se dégager de moments de catharsis si intenses liés aux musiques extrêmes.
Acclimaté.e.s au lieu, l’habitude s’installe et l’on finit par se sentir chez soi, créant un vide immense à la fin du festival, quand le lundi matin, les tentes se plient et les matelas se dégonflent sur les champs destinés au camping, les festivalier.ères quittant les lieux avec leurs chariots à roulettes en un grand défilé noir annonçant la fin…jusqu’à l’année prochaine.
LIVES REPORTS
NOTE aux lecteur.ices : Ma position de jeune journaliste entraîne deux choses. Je fais la distinction entre ma discographie mentale et mon expérience de la scène. Cette dernière est plus récente et je suis néophyte par rapport à d’autres qui, durant leur longue carrière, ont eu l’occasion de voir certains groupes des dizaines de fois. J’ai un oeil nouveau sur cette scène metal française et il me semble important de le notifier pour une meilleure appréhension de mes lives report et de mon compte rendu du Hellfest 2025.
Un festival, c’est aller de concerts en concerts, d’ambiance en ambiance et de style en style, d’une scène à l’autre, en quelques minutes. Parfois même en cacophonie, parce que oui, des Mainstages à l’Altar ou au Temple, le son brouillait parfois et il était dommage de sortir d’une atmosphère d’un concert entre deux morceaux. J’ai surtout ressenti ça lors du dernier concert du festival, lorsqu’entre deux morceaux de LINKIN PARK nous entendions, dans le lointain proche, le set de PRIEST au Temple. Le festival, c’est pouvoir enchaîner, sans s’arrêter, une session de 16h30 de musique, depuis 10h30 du matin, jusqu’à 2h du matin du jour suivant. Mais dans les faits, on fait rarement ça.
Jeudi 19 juin 2025
Le premier jour, les portes se sont ouvertes à 16h30 et déjà, il y avait une foule compacte, d’abord à l’entrée des portes devant la cathédrale, puis sur tout le site du festival. J’ai entendu APOCALYPTICA de loin, le temps de prendre un peu mes marques sur le site du festival et découvrir les lieux.
FIT FOR AN AUTOPSY / Ils jouaient à l’Altar. Cette scène prévue traditionnellement pour le death, était évidemment celle qui pouvait accueillir le groupe américain de deathcore, en tournée européenne jusqu’en décembre 2025. À cette heure de l’après-midi, il faisait une chaleur étouffante sous le chapiteau noir de l’Altar. Plus on s’approchait de la scène, plus le thermomètre montait, l’air de l‘extérieur se raréfiant. Sur ces grandes scènes, les artistes ont des ventilateurs devant eux, ce qui doit réduire l’effet de four. Le batteur, Josean Orta, et le guitariste Pat Sheridan débordaient d’énergie. Entre l’un qui mâchait nonchalamment mais néanmoins avec vigueur son chewing-gum, lâchant une très énergique prestation rythmique et l’autre, souriant, qui sautait partout et n’avait de cesse de prendre de l’eau dans sa bouche pour la pulvériser vers les premiers rangs de la fosse, pas de place à l’assoupissement. Joe Badolato, le chanteur, n’avait de cesse de redemander la mise en mouvement du public, qui enchaînait, circle pit et vagues de slam dans cette fournaise.
SETLIST : Lower Purpose/ A Higher Level of Hate/ Red Horizon/ Black Mammoth/ The Sea of Tragic Beasts/ Savior of None / Ashes of All/ Warfare/ Pandora/ Hellions/ Far From Heaven/ Hostage/ Two Towers
KORN / Je suis encore novice dans le milieu de la scène et je vois encore, pour la première fois, des classiques que certaines et certains ont vu des dizaines et des dizaines de fois dans leur vie… Alors voir, pour la première fois, sur la MainStage 2, KORN… ça fait quelque chose. C’est le genre de concert où l’on connaît tant les classiques que ça fait étrange de les entendre en live, on se croirait transporté dans une enceinte, celle de laquelle sort habituellement le son des morceaux. Mais non, Jonathan Davis est bien devant nous, tout comme Brian Welch. Un son qualitatif durant tout le set, et une belle ouverture de festival.
SETLIST: Blind/ Twist/ Here to Stay/ Clown/ Got the Life/ Did My Time/ Shoots and Ladders (w/ snippet of « One » by Metallica)/ Cold/ Ball Tongue/ Twisted Transistor/ A.D.I.D.A.S./ Dirty/ Somebody Someone/ Y’All Want a Single/ Encore: 4 U Play Video Falling Away From Me/ Divine/ Freak on a Leash
WHITECHAPEL / Viscéral. Voilà comment, en un mot, pourrait être résumé le set de WHITECHAPEL. Un public enchaînant moshpit et slam sans pitié, sans relâche. C’est un groupe que je ne connaissais pas mais pour lequel il est appréciable de pouvoir extérioriser, en live, car c’est ici que cela s’y prête le mieux, les violences internes. Quand Phil Bozeman sort le masque, c’est une ambiance glauque qui se propage, mais en cohérence avec ce que l’on vient de se prendre dans la gueule. Alors avant le calme la tempête, voilà le concert foudroyant de la journée passé, l’énergie évacuée.
SETLIST: Prisoner 666/ Hymns in Dissonance/ Brimstone/ A Bloodsoaked Symphony/ Forgiveness Is Weakness/ A Visceral Retch/ Ex Infernis/ Hate Cult Ritual/ Prostatic Fluid Asphyxiation/ This Is Exile/ Diabolic Slumber/ Our Endless War/ The Saw Is the Law
ALCEST / L’ambiance feutrée mais pourtant très saisissante d’ALCEST se prête plus à une salle comme l’Olympia, qu’ils avaient rempli en décembre 2024, mais même en festival, le groupe français de darkgaze permet quand même une échappée dans un autre monde, en fin de soirée. Voilà ce que nous offrait ALCEST pour conclure cette première après-midi de festival éprouvante par la chaleur et l’acclimatation à la foule, car chapeau à celles et ceux qui réussissent à se sentir instantanément bien au milieu de tout ce monde. Le set, plus rapide que lors d’un concert dédié, a quand même repris leurs classiques : « l’Envol », « Sapphire » ou encore « Écailles de Lunes ». Après la violence acérée des groupes de deathcore et de nu metal entendus, on passait dans un autre monde, dans l’ambiance plus feutrée au Temple. Une douce manière de terminer cette journée brûlante, alors que le vent de la nuit se levait amenant avec lui une brise rafraîchissante bienvenue après la journée-fournaise.
SETLIST: L’Envol/ Améthyste/ Protection/ Sapphire/ Écailles de lune
Part 2/ Flamme jumelle/ L miroir/ Oiseaux de proie
Vendredi 20 juin 2025
SEPTARIA
Sortir des sentiers battus permet de découvrir ce qui se passe à l’extérieur des scènes principales. Et le détour vaut le coup. S’aventurer sur les scènes parallèles offre de belles opportunités de voir de quoi la prochaine génération est faite. Et ça, ce n’est pas une déception ! Certains m’ont dit « ils n’ont pas à envier ce qu’il se passe sur les scènes principales ». Eux, ce sont SEPTARIA, jeune groupe de death/prog du Sud-Est de la France. Aléas du direct, des nouvelles scènes et du peu de temps disposé avant le set, il y avait quelques soucis au niveau du son…mais n’empiétant pas sur la découverte sonore offerte. D’un professionnalisme remarquable pour leur « jeune âge » sur la scène metal, SEPTARIA défendait avec résolution son premier album A* (prononcer A-star), décidé, sur scène à rajouter un peu de chaleur à ce milieu d’après-midi déjà brûlant… ce qu’a d’ailleurs ressenti le bassiste qui a fait tout le set au soleil et s’est retrouvé allongé à la fin du concert, manquant de ventilation après son passage au saxophone.
SETLIST: Moment présent/ Nocturne/ Sagittarius/ Astar/ Embers/ Centaure/ Abyss/ Psyché/ Sky’s Words
THE HU / En arrivant à la Mainstage 2, impossible de beaucoup avancer parce que la foule est déjà entassée. Sur la même scène jouera MUSE dans quelques heures, précédé de WITHIN TEMPTATION. Première Mainstage pour le groupe mongol, qui s’était produit au Temple en 2023, un espace plus grand à maîtriser, une foule plus dense à emporter dans leurs chants. Mais vu la foule, on se dit que c’est déjà chose faite avant même qu’ils n’aient commencé. Sur scène trône un totem immense, qui les accompagne dans leurs « Hu », dans la puissance qu’ils communiquent. Les sons qui s’enchaînent nous font rentrer dans une espèce de transe car je surprends mon corps à bouger en rythme sans pouvoir l’en empêcher. La force qui se dégage de leur set vient probablement de la puissance conférée par les éléments culturels qu’ils mélangent justement avec le metal. À l’instar d’ALIEN WEAPONRY (groupe néo-zélandais de death), tous deux issus de cultures dans lesquelles la force physique est mise en avant, le mélange entre sons traditionnels, instrumentaux locaux et metal est très adéquat. Ce concert fait partie de ceux qui envoient du lourd tout le long, sans pause. Mais rien n’est de trop puisque le set est pensé pour que les fluctuations rythmiques soient variantes d’un morceau à l’autre. Les mongols ont confié à Loud TV être fiers de pouvoir être en tête d’affiche sur une Mainstage. Quand ils jouaient au Temple en 2023, la foule s’étendait à perte de vue, ils peuvent se réjouir d’avoir relevé le défi haut la main, à en croire la compacité de la foule amassée.
SETLIST: Upright Destined Mongol/ Tuurugdul (Lost)/ The Same/ The Gereg/ Grey Hun/ The Trooper (Iron Maiden cover)/ Black Thunder/ Chi Bishee (New song)/ Yuve Yuve Yu/ Wolf Totem/ This Is Mongol
WITHIN TEMPTATION / Entrée sur scène drapée du drapeau tricolore, enroulé autour de son corset, et d’un masque doré dissimulant son visage, la chanteuse de WITHIN TEMPTATION faisait une arrivée aux couleurs de la France. Nous avons eu l’occasion d’assister à une conférence de presse de Sharon den Adel, malgré les 40° et plus qui régnaient dans l’espace presse, les ventilateurs brassant un souffle chaud plus que vraiment rafraîchissant. Elle y confiait sa préoccupation concernant la guerre en Ukraine et évoquait la nécessité d’avoir beaucoup de temps de sommeil durant ses tournées pour préserver ses cordes vocales. Pour finir leur set, WITHIN TEMPTATION a entonné son célèbre titre « Mother Earth ». Le groupe américain semble s’investir pour la cause écologique mais la chanteuse Sharon Den Andel, a aussi un autre cheval de bataille : son engagement pour la paix en Ukraine. C’est d’ailleurs le sujet du documentaire The Invisible Force qui vient de sortir et qui est présenté comme tel : « Sharon se rend à Kiev pour rencontrer ses fans et leur offrir un message d’espoir lors d’un concert spécial organisé au cœur d’une zone de guerre.»
SETLIST: We Go to War/ Bleed Out/ Faster/ In the Middle of the Night/ Stand My Ground/ Paradise (What About Us?)/ Don’t Pray for Me/ Wireless/ Supernova/ What Have You Done/ Lost/ The Reckoning/ Our Solemn Hour/ Mother Earth
MUSE / Même si l’on a entendu de nombreux sons de cloches quant à la présence de MUSE en tête d’affiche de l’édition 2025 du Hellfest, surtout de nombreuses critiques, force est de constater que la foule était au rendez-vous devant le concert des anglais… Malheureusement, et il n’est pas là unilatéral de ma part de me risquer à affirmer que le son avait quelques soucis durant le concert. Les aigus étaient quasi-absents et la voix de Matthew Bellamy ne ressortait pas vraiment, il était difficile d’entendre le lead et les mélodies… ce qui est dommage pour un groupe de cette envergure… mais les imprévus arrivent. La qualité du jeu et le professionnalisme n’est plus à démontrer, tant le tapping de Bellamy est fluide, comme s’il ne contrôlait même pas ses doigts et la performance de jeu de basse de Christopher Wolstenholme – dont on entendait les moindres détails – est notable. Hormis le couac majeur du son, le groupe avait fait l’effort de « métalliser » son set, en jouant notamment une cover de « Duality » de SLIPKNOT ou encore … « Stranded » de GOJIRA ! La surprise était imprévue et l’espèce de vague d’étonnement dans le public était marrante à vivre. Ils s’amusaient. Avant « Plug in baby », Matthew Belamy a lancé plusieurs « Ého » avec le public comme Freddy Mercury avec sa voix…mais avec sa guitare en guise de lead. Leur scénographie en jette de mille feux, ces boîtes qui montent et descendent dotées d’écrans sur leur face et permettent une immersion dans l’atmosphère de chaque morceau ; « Fucked », sur le morceau « We are fucking fucked » ou encore une impression que des gens étaient emprisonnés dans ces boîtes sur « Will of the people » n’était pas minimaliste. Bref, avoir vu MUSE, que l’on soit metalleux.se ou mélomane, ça fait tout de même quelque chose.
SETLIST: Unravelling/ Stockholm Syndrome/ Psycho/ Kill or Be Killed(Tour debut of album version; with Slipknot’s « Duality » outro)/ Won’t Stand Down/ Interlude/ Hysteria/ We Are Fucking Fucked(Tour debut; with Gojira’s « Stranded » and Nirvana’s « Heart-Shaped Box » intro)/ Kill or Be Killed/ New Born(Tour debut; with Rage Against the Machine’s « Calm Like a Bomb » outro)/ Citizen Erased/ Hanging in Victory Square(Matt Bellamy song)/ Time Is Running Out/ Will of the People/ Supermassive Black Hole/ Plug In Baby/ Encore:The 2nd Law: Isolated System/ Uprising/ Knights of Cydonia
HEILUNG / Il est de ces groupes où l’on se sent transporté non pas que musicalement mais spirituellement. Où l’on sent que les frontières sont dépassées et qu’il est difficile de savoir où l’on se trouve à l’instant du concert. C’est ce que j’ai ressenti pour HEILUNG, que je voyais pour la première fois. Certes, leurs vibrations et l’atmosphère qu’ils créent s’apparente à WARDRUNA ou EIHWAR mais l’aspect scénique unique des quasi mises en scènes de rituels est aussi importante que la musique qui se dégage, créant un tout mystique et particulièrement transcendant en fin de journée, dans la nuit, où les sons s’élevaient depuis la Mainstage, sans gênes alentours. Le public était moins nombreux, il était possible de suivre le concert par terre, assis ou allongé, nous permettant une reconnexion avec les énergies terrestres et naturelles…
Samedi 21 juin 2025
GRIMA / Je n’ai pas eu l’occasion d’assister à beaucoup de concerts de black mais je dois dire que le cadre journée/festival/chaleur se prête difficilement au genre. À s’en demander, d’ailleurs, comment les russes du groupe de black atmosphérique dans leur drapeau noir, dissimulés derrière leurs masques d’écorce, n’étaient pas en état d’ébullition. De leurs bras, ils effectuaient de grands mouvements, les levant au ciel recourbés, comme voulant hanter les esprits, où crochetaient leurs doigts dans les airs, en une sorte de main dotée de griffes. L’on ne pouvait pas attendre autre chose du groupe russe de black.
SETLIST: Intro (Cult)/ Beyond the Dark Horizon/ Flight of the Silver Storm/ Hunger God/ Giant’s Eternal Sleep/ Skull Gatherers/ Enisey/ Siberian Sorrow/ The Shrouded in Darkness/ outro(memory of forgotten home)
THE OCEAN / De l’Altar et au Temple. Du Temple à l’Altar, mes mouvements pendulaires surfaient entre les genres, tout en restant dans une certaine fougue et intensité sonore. Je ne connaissais pas ce groupe que j’ai eu le plaisir de découvrir directement en live et je dois dire que j’étais agréablement surprise. Sur le début du set, j’avais l’impression d’entendre KLONE, dans les sonorités douces, évaporées, aiguës et un peu nasillardes de la voix du chanteur, mais au fil des morceaux les sonorités se sont éloignées du groupe de metal progressif de Poitiers pour y ajouter plus de distorsion, plus de saturation. Les morceaux du groupe de metal progressif allemand étaient tous d’une durée moyenne propre aux morceaux de prog…une dizaine de minutes, ce qui nous permettait de vraiment nous plonger dans leur univers, simple, dominé par une voix qui exprime des maux, fait sortir les tripes et emporte, si je risque le parallèle, d’un « océan à l’autre ».
SETLIST: The Cambrian Explosion/ Cambrian II: Eternal Recurrence/ Permian: The Great Dying/ Atlantic/ Subboreal/ Pleistocene/ Triassic Play Video Jurassic | Cretaceous
DEAFHEAVEN / L’énergie folle qui se dégageait de l’heure de set de DEAFHEAVEN était impressionnante. Le guitariste sautait de plot en plot sur scène, en jouant de manière frénétique tandis que George Clarke, le chanteur hurlait, toujours dans un registre aiguë et bougeait de droite à gauche sur scène dans une sorte d’euphorie, une certaine énergie à revendre ! Depuis qu’ils ont sorti leur dernier album, je dois dire que je n’attendais que ça de les voir au Hellfest en live. Effectivement « Doberman » était une folie, le groupe de post metal américain de San Fransisco ayant brillamment présenté ainsi leur dernier album Lonely People With Power. Malheureusement, encore quelques petite soucis de son, notamment sur la voix du chanteur sur certains passages… Dans le public, un drapeau de la Palestine flottait, rappelant que même au sein du festival, même au sein de l’art et la musique se mêlent les affaires du monde. Et qu’il est aussi bon de rappeler que la musique peut être un bon vecteur de rassemblement, malgré les divergences politiques.
SETLIST: Incidental I (Snippet)/ Doberman/ Magnolia/ Brought to the Water/ Sunbather/ Incidental II (Snippet)/ Revelator/ Dream House/ Winona
SCORPIONS / Sans trop de surprise, SCORPIONS a rassemblé une foule immense. Bien sûr, on dirait que c’est une redondance, mais qui dit Mainstage, dit en général consensus et notoriété. Sans trop de surprise non plus, les morceaux principaux figuraient dans le set, je me demande s’ils peuvent encore entendre « Wind of Change » ou « Send me an Angel »… Cependant, leur âge commence à peser sur leur live. Le chanteur, bien que correctement géré, s’essoufflait, du haut de ses 77 ans, et on ne comprenait pas bien sa diction. C’était parfois à se demander s’il parlait anglais… Quoiqu’il en soi, je persiste à dire que MUSE n’a rien à envier à SCORPIONS en terme de « metal », ceux dont il me semble que leur carrière repose tout de même en grande majorité sur des slows.
SETLIST: Coming Home/ Gas in the Tank/ Make It Real/ The Zoo/ Coast to Coast/ [Top of the Bill / Steamrock Fever / Speedy’s Coming / Catch Your Train]/ Bad Boys Running Wild/ Send Me an Angel/ Wind of Change/ Loving You Sunday Morning/ New Vision/ Tease Me Please Me/ Big City Nights/ Still Loving You/ Encore: Blackout/ Rock You Like a Hurricane
TURNSTILE / C’était une forme de guerre. Non seulement car leur concert a eu lieu à la War Zone mais aussi parce que dans le pit, la foule était déchaînée. Les premières notes n’avaient pas commencé que déjà la foule poussait, des gens arrivaient avec force du fond de la fosse pour s’avancer au plus près du maelström. À peine les couleurs de TURNSTILE affichées sur le fond de scène et les premières notes de NEVER ENOUGH, le public était déchaîné. Enchaînant toutes les figures classiques sans l’intervention du chanteur qui n’avait aucun besoin de lancer circle pit et walls of death, les gens vibraient aux sons adolescents, piquants et érodants, teintés d’innocence et de fièvre effervescente. À la fin du combat, après avoir moi-même surfé au dessus de la foule en crowdsurfing, les dégâts matériels étaient visibles : nombre d’objet et de morceaux quelconques jonchaient le sol de la War Zone…
SETLIST: NEVER ENOUGH/ T.L.C. (TURNSTILE LOVE CONNECTION)/ ENDLESS/ Fazed Out/ 7/ Keep It Moving/ Pushing Me Away/ FLY AGAIN/ I CARE/ DULL/ DON’T PLAY/ Drop/ HOLIDAY/ LOOK OUT FOR ME/ MYSTERY/ BLACKOUT/ BIRDS
Dimanche 22 juin 2025
CYPRESS HILL / Un groupe de hip-hop US des années 90 au Hellfest ? … Eh bien oui… Bon certes, car leur discographie mélange de nombreux genres et mix électro, rock, metal ou encore punk hardcore, mais c’est vrai que voilà encore une autre interprétation du nom de l’édition Out of Bounds… Reste que leur set a permis d’apporter encore plus d’éclectisme au festival et que la plupart des quarante-cinquante et soixantenaires avaient l’air ravis de pouvoir assister à ce concert. C’était une manière de s’évader le temps d’un set, vers d’autres contrées musicales, parfois moins éloignées du metal que ce que l’on pourrait penser…à tort !
SETLIST: [There Goes the Neighbourhood / Seven Nation Army / Mr. Sandman / Enter Sandman(DJ Lord intro)]/ [I Wanna Get High / Cisco Kid]/ Dr. Greenthumb/ Hits From the Bong/ When the Shit Goes Down/ Hand on the Pump/ I Ain’t Goin’ Out Like That/ A to the K/ Cock the Hammer/ Insane in the Brain/ DJ Lord and Eric Bobo Instrumental Break/ The Choice Is Yours(Black Sheep cover)/ How I Could Just Kill a Man/ Bombtrack(Rage Against the Machine cover)/ Can’t Get the Best of Me/ (Rock) Superstar/ Jump Around
LINKIN PARK /
Dernier concert de cette 18ème édition… Encore une fois, et comme tout festival de cette ampleur, se rendre compte que la fin est là en ayant l’impression que ça n’est que le début est toujours un sentiment étrange… Pour terminer le Hellfest, et encore incertain la veille, LINKIN PARK. La foule, réunie une dernière fois, pour écouter la nouvelle formation du groupe. Certes, les classiques donnent envie de réécouter LINKIN PARK, poncer à nouveau les albums du groupe. Certes, la nouvelle chanteuse Émily Armstrong a la voix qui correspond au groupe, au style, voix rauque, éraillée. Mais elle n’est pas Chester. Alors voilà, chacune et chacun y va de son avis quant à la reformation du groupe. Sur les morceaux de la formation originelle, j’avais parfois l’impression d’entendre un tribute. Peut-être auraient-ils dû changer le nom du groupe ? Mes avis ne sont qu’une perception personnelle. Malgré tout cela, rien à dire côté son : les voix étaient claires, les subs de la batterie pas trop violents et les guitares limpides. Une fin de fest avec un son qui faisait honneur à la musique. Avant le traditionnel feu d’artifice, signant avec fracas la fin de l’édition 2025.
SETLIST: Inception Intro (With elements of « Castle of Glass »)/ Somewhere I Belong/ Lying From You/ From the Inside/ The Emptiness Machine/ Act II : Creation Intro A(with elements of « Castle of Glass »)/ The Catalyst(Shortened)/ Burn It Down/ Two Faced/ Waiting for the End/ Up From the Bottom/ One Step Closer(Ext. Outro)/ Act III: Break/Collapse/ Lost(hybrid version, 1st verse/1st chorus Mike and Emily piano into full band version)/ Overflow(Ext. Intro w/ Depeche Mode’s« Enjoy the Silence »)/ What I’ve Done/ Numb(« Numb/Encore » intro)/ In the End/ Faint(Ext. Outro)/
Encore: Resolution Intro A(with elements of « Castle of Glass »)/ Papercut/ A Place for My Head/ Heavy Is the Crown/ Bleed It Out(Ext. bridge w/ « Reading My Eyes » Verse 1; Ext. Outro)