Live Report BLEED FROM WITHIN + AFTER THE BURIAL + GREAT AMERICAN GHOST – 07/10/2025 – Le Bataclan – Paris
Enzo Cirillo, photographe et rédacteur pour Metal Rock Magazine, était sur place pour immortaliser cette soirée !
GREAT AMERICAN GHOST
La salle est encore en train de se remplir quand GREAT AMERICAN GHOST monte sur scène. Il y a une certaine réserve dans l’air : les gens ne savent pas encore trop quoi attendre de ce groupe, mais l’énergie est palpable ( les ayant déjà vu en 2022, je savais à quoi m’attendre… On allait prendre une tarte !
Leur set démarre sur « Hymn of Decay » (titre récurrent de leur tournée) une intro claire, un riff qui s’installe doucement, la voix écorchée d’Ethan Harrison perce même dans ce volume encore modéré mais petit à petit, le public cède.
Ils enchaînent »Lost in the Outline », « Altar of Snakes », « Kerosene » des morceaux qu’on sent pensés pour la scène : relativement courts, sans remplissage inutile, avec des ponts où la salle peut respirer un instant avant le prochain brisage de nuque. « Echoes of War« et « Writhe« apportent un peu plus d’intensité, des ruptures, des breaks. On sent la maturité dans le songwriting : chaque montée, chaque accélération est dosée.
À mi-set, le groupe gagne en assurance. Le frontman parle peu, mais quand il le fait c’est pour relancer la fosse : “Faites du bruit, Paris !”. À ce moment-là, l’ambiance monte et un énorme circle pit se forme. C’est dans ces moments que GREAT AMERICAN GHOST prouve qu’il n’est pas que “groupe d’ouverture”, mais un projet qui sait capter l’attention.
Le final se fait sur « Forsaken ». Le morceau a ce côté “dernier coup” qui va finir de nous assommer à grand coup de wall of death
C’était un vrai plaisir d’enfin pouvoir revoir GAG en live, ils n’ont déçu personne et ont surtout surpris beaucoup de monde qui les ont découvert ce soir là.
AFTER THE BURIAL
Après la bonne mise en route assurée par GREAT AMERICAN GHOST, la transition se fait sans pause inutile. Les lumières se tamisent, la salle s’approche, et AFTER THE BURIAL entre sur scène. Pas d’intro enregistrée, pas de grand effet, juste une salve de guitare qui lance le set.
Le groupe est concentré, comme à son habitude. Un seul guitariste, mais le son reste plein et équilibré. Le bassiste habituel étant absent suite à une fracture de la main, c’est le bassiste de GREAT AMERICAN GHOST qui assure les premières chansons. Le rendu est carré, sans accroc, même si on sent un léger manque de repères dans les tout premiers instants.
Dès le deuxième morceau, tout se met en place. Le son du Bataclan est propre, dense mais lisible, et les riffs typiques d’AFTER THE BURIAL ressortent parfaitement. Anthony Notarmaso gère le chant à la perfection. Il ne parle pas beaucoup entre les titres, mais son regard balaie la salle à chaque silence.
Le public répond bien. C’est un mélange de fans attentifs, qui connaissent les breaks par cœur, et de curieux absorbé par la précision du jeu. Les morceaux s’enchaînent sans fioritures. Les breakdowns sont nets, les transitions sont maîtrisées. L’énergie reste constante sans jamais verser dans la démonstration.
À mi-set, le bassiste invité cède sa place au guitariste de GREAT AMERICAN GHOST, qui prend le relais à la basse pour le reste du concert. Ce changement passe presque inaperçu pour le public un détail qui montre à quel point le groupe maîtrise son affaire, même dans l’imprévu.
Le son reste impeccable jusqu’à la fin. Les titres plus récents sonnent particulièrement bien, plus lourds et plus fluides à la fois. L’ambiance dans la salle est à mi-chemin entre la concentration et la transe rythmique : personne ne lâche, personne ne parle, tout le monde suit.
Le set se termine sobrement, sans rappel ni longue sortie. Un dernier riff, une dernière frappe sèche de batterie, et le groupe salue simplement avant de quitter la scène. Pas d’effet, pas de pose juste du travail bien fait.
AFTER THE BURIAL a livré un concert solide et précis, même avec une configuration inhabituelle. Une performance maîtrisée, sans excès, mais avec cette intensité froide qui leur est propre.
BLEED FROM WITHIN
Dernier groupe de la soirée, BLEED FROM WITHIN s’installe dans une salle déjà bien chauffée. Après la rigueur technique d’AFTER THE BURIAL, place à quelque chose de plus direct et fédérateur. Les lumières virent au rouge, et dès les premières secondes, on comprend que le ton va changer : ça va bouger !
Le groupe entre sans détour, Scott Kennedy en grande forme. Le frontman capte immédiatement l’attention, il n’a pas besoin d’en faire trop : un cri, un signe du poing, et la fosse s’ouvre d’elle-même.
Les titres s’enchaînent avec une fluidité impressionnante. Le groupe pioche dans ses albums récents, avec un accent sur les morceaux les plus accrocheurs. Le public connaît les refrains, et ça se sent : le Bataclan devient rapidement un chœur compact, entre headbangs et cris repris à l’unisson.
Ce qui frappe, c’est la cohésion du groupe. Les transitions sont nettes, les montées bien gérées, et chaque breakdown tombe au bon moment. Sur scène, ça transpire la maîtrise, mais sans jamais perdre l’énergie brute qui fait leur force.
Entre deux morceaux, Scott prend un instant pour saluer le public, simple, sincère, visiblement touché par l’accueil. Il évoque brièvement la tournée et le plaisir de revenir à Paris, avant de relancer la machine. La seconde moitié du set est encore plus intense : la salle ne relâche pas, le pit tourne, et le groupe garde une constance remarquable.
Le final est à l’image du concert : énergique, solide, sans excès. Un dernier morceau qui fait exploser les dernières forces de la fosse, puis un salut collectif et franc.
Ce soir-là, BLEED FROM WITHIN a livré un set impeccable, puissant, sincère et sans prétention. Un concert qui confirme que le groupe a franchi un cap : celui d’une formation désormais totalement à sa place en tête d’affiche.
