Live Report KILLSWITCH ENGAGE + FIT FOR AN AUTOPSY + DECAPITATED + EMPLOYED TO SERVE – 06/10/2025 – Le Bataclan – Paris
Enzo Cirillo, photographe et rédacteur et Tatiane Ambrosio, rédactrice pour Metal Rock Magazine, était sur place pour immortaliser cette soirée !
EMPLOYED TO SERVE
Pour moi, c’était une première fois : je n’avais encore jamais vu ces groupes sur scène. Et autant dire que j’ai été servie… du tout début jusqu’à la dernière note, je me suis éclatée comme jamais.
Dès leur entrée en scène, EMPLOYED TO SERVE ont imposé leur style avec une force brute impressionnante. Le groupe anglais n’a pas fait dans la demi-mesure : riffs acérés, rythmique écrasante et une Justine Jones déchaînée, hurlant avec une intensité viscérale.
L’énergie du groupe a immédiatement contaminé la foule, circle pits, headbanging, cris, tout y était. Leur son massif a résonné dans tout le Bataclan, et j’ai senti cette adrénaline monter dès les premières secondes. Pas un instant de répit : chaque morceau frappait comme un uppercut. Une ouverture de concert parfaitement calibrée pour mettre tout le monde d’accord.
DECAPITATED
Après cette entrée en matière explosive, DECAPITATED ont pris le relais et fait trembler les murs du Bataclan. Le death metal technique des Polonais, aussi précis que ravageur, a transformé la salle en champ de bataille.
Le son était massif, les riffs tranchants, et la maîtrise des musiciens impressionnante. Malgré leur côté millimétré, il y avait une intensité sauvage dans leur performance. Le public, déjà chauffé à blanc, s’est complètement lâché. À ce moment-là, l’ambiance était en fusion : une vraie tempête d’énergie, partagée entre la scène et la fosse.
Grâce à ces deux prestations monumentales, la salle était déjà en ébullition avant même l’arrivée de FIT FOR AN AUTOPSY et KILLSWITCH ENGAGE.
EMPLOYED TO SERVE et DECAPITATED ont littéralement mis le feu au Bataclan, préparant le terrain avec une intensité rare.
Pour une première fois avec ces groupes, je n’aurais pas pu rêver mieux. J’ai vécu un concert authentique, puissant et fédérateur, le genre de soirée où tout s’aligne : le son, l’énergie, la communion entre les musiciens et le public. Je suis sortie de la salle lessivée, la voix cassée, le sourire aux lèvres, avec cette sensation unique qu’on ne ressent que lors des concerts les plus intenses.
Une chose est sûre : je reviendrai.
FIT FOR AN AUTOPSY
Le Bataclan est plein à craquer. L’ambiance est déjà lourde avant même que FIT FOR AN AUTPOSY n’entre en scène. Le public est prêt, compact, impatient. Dès les premières secondes de « Lower Purpose » le groupe impose sa présence. Pas d’intro inutile : juste un riff énorme, un son clair, massif, qui te prend au ventre.
Joe Badolato tient la scène sans effort. Pas besoin d’en faire trop, il capte toute l’attention avec quelques mots et une intensité constante. Les morceaux s’enchaînent « It Comes for You » « Red Horizo », « Hostage » et la salle bouge non stop. Le son est nickel, lourd mais précis. On entend chaque frappe de batterie, chaque accord, sans que ça devienne brouillon.
Le public suit à fond. Les pits s’ouvrent à chaque break, mais ça reste bon esprit, sans débordement. Joe remercie plusieurs fois Paris, visiblement sincère. Le groupe est concentré, mais on sent qu’ils prennent plaisir à jouer ici.
« Pandora » et « The Sea of Tragic Beasts » marquent le milieu du set, avec encore un peu plus de violence et d’efficacité, sans que l’énergie retombe. C’est là qu’on réalise à quel point FIT FOR AN AUTOPSY a évolué : plus de nuance, plus de maîtrise, mais toujours cette violence dans le fond.
Le concert se termine sur « Far From Heaven ». Pas d’artifice, pas de rappel théâtral. Juste une dernière claque, un dernier cri, et les lumières se rallument.
Léger bémol personnel, l’absence de « Black mammoth » leur morceau phare et plus que fédérateur, mais ce sera pour une autre fois… Peut être une prochaine tournée en headline qui sait…
KILLSWITCH ENGAGE
Après la claque de FIT FOR AN AUTOPSY, la salle est déjà rincée mais personne ne bouge. On sait très bien ce qui arrive. Les techniciens installent le matos, les guitares s’accordent, et dès que les lumières s’éteignent, le Bataclan repart en un cri collectif.
KILLSWITCH ENGAGE démarre avec « Strength of the Mind ». L’effet est immédiat : les refrains sont repris par toute la salle, les riffs claquent, le son est propre et massif. Jesse Leach est en grande forme, toujours souriant, concentré, visiblement heureux d’être là. Sur les anciens titres, il assure sans forcer « My Last Serenade » et « Rose of Sharyn » déclenchent les premiers slams de la soirée.
Adam Dutkiewicz reste fidèle à lui-même : toujours en mouvement, blagueur, mais carré dans le jeu. Le groupe joue sans pause inutile, enchaînant les morceaux avec une vraie fluidité. « The Signal Fire » met tout le monde d’accord : un équilibre parfait entre violence et mélodie.
Le public suit à fond. On sent une vraie complicité entre la scène et la fosse, surtout sur les titres plus anciens. Il y a cette impression de revoir un vieux groupe qu’on connaît par cœur, mais qui sonne encore frais, encore sincère.
Le son est irréprochable : la guitare lead ressort bien, la batterie tape juste, et les voix sont parfaitement mixées.
Le set se termine sur « My Curse » et « In Due Time ». Deux morceaux qui résument tout ce qu’on aime chez eux : des riffs efficaces, un chant fédérateur, et une sincérité qu’on ne peut pas tricher. La salle hurle jusqu’à la dernière note.
En sortant, tout le monde a ce même sourire fatigué qu’on reconnaît après un vrai bon concert. Pas de grand spectacle, pas d’artifice : juste un groupe solide, à l’aise, qui fait ce qu’il sait faire mieux que personne. KILLSWITCH ENGAGE a prouvé une fois de plus que, même vingt ans après, ils tiennent toujours la route et que leurs morceaux n’ont rien perdu de leur impact.
